Des projets dérangeants pour les tenants de l'opacité et de l'immobilisme, des mécanismes universels qui peuvent démasquer toutes les “affaires tordues” à quelque niveau que ce soit et contribuer à lutter contre la corruption qui gangrène certaines sphères du pouvoir. Le représentant résident du PNUD en Algérie, M. Paolo Lembo, est sur le point de quitter le territoire national suite à une plainte du ministère des Affaires étrangères. Il lui est reproché de faire dans “l'agitation et la gesticulation”, notamment de s'être prévalu de la coordination de l'aide internationale qui a afflué après le séisme qui frappé Boumerdès, Alger et leurs régions. Des accusations que l'intéressé réfute catégoriquement. Et quand bien même ce serait vrai, l'Algérie n'avait-elle pas besoin de toutes les compétences et les bonnes volontés pour venir en aide à une population désemparée ? Sous d'autres cieux, des initiatives de ce genre, en des moments pénibles, sont appréciées à leur juste valeur. Mais ceci n'est pas la véritable raison de cette expulsion qui ne veut pas livrer, officiellement, ses motifs réels et inavoués. En fait, les autorités algériennes reprochent au chef de la mission permanente de l'ONU à Alger les propositions et les démarches entreprises auprès des responsables de la justice pour la modernisation et l'informatisation des archives du ministère et des cours. Ce qui aurait permis une plus grande transparence et une extrême rapidité d'accès et de gestion de n'importe quel dossier au plan national. Le projet concernait également la réforme du système pénitentiaire et surtout la création d'un centre d'investigation pour lutter contre la criminalité financière. Le PNUD avait mobilisé quatre millions de dollars pour ces opérations. Le chef de la mission du PNUD et coordonnateur du système des Nations unies pour l'Algérie devait aussi mettre sur pied un autre programme de modernisation des structures de l'APN, évidemment, avec l'accord du président de cette institution et des députés. Des projets dérangeants pour les tenants de l'opacité et de l'immobilisme, des mécanismes universels qui peuvent démasquer toutes les “affaires tordues” à quelque niveau que ce soit et contribuer à lutter contre la corruption qui gangrène certaines sphères du pouvoir. Alors, ces dernières ont monté une opération pour discréditer le promoteur de ces idées et ont mis en branle la machine de Belkhadem. Ainsi et faute d'arguments solides et indéfendables, le ministère des Affaires étrangères s'est réfugié derrière “l'agitation et la gesticulation”. Sur le plan international, les griefs retenus contre un diplomate de l'ONU sont d'une inconsistance telle qu'ils commencent à susciter des messages de soutien à l'intéressé et à entamer, voire à ternir, l'image que l'Algérie veut donner d'elle-même. Un précédent que les prochains diplomates de l'organisation de Kofi Annan vont longuement méditer avant d'accepter un poste à Alger. Travailler et entreprendre dans notre pays sont en passe de devenir un délit. Dommage ! A. O.