Les cours du pétrole ont gagné 2 dollars dépassant les 70 dollars lundi en fin d'échanges européens, portés par les inquiétudes autour de la situation sécuritaire dans les régions pétrolifères au Nigeria. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait 1,78 dollar (2,58%) par rapport à la clôture de la veille, à 70,70 dollars. À New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en août gagnait 1,87 dollar (2,70%), à 71,03 dollars. Le marché, calme au début des échanges, s'est animé à la mi-journée en raison de l'inquiétude des opérateurs après une nouvelle attaque annoncée à l'aube contre une installation pétrolière de l'anglo-néerlandais Shell au Nigeria. Depuis le 7 juin, jour où le Mouvement d'émancipation du Delta du Niger (Mend), principal groupe armé dans le sud pétrolifère, a déclaré une “guerre du pétrole”, les attaques visant les installations pétrolières au Nigeria sont quasi quotidiennes. Selon des estimations, les violences ont vraisemblablement amputé, d'environ 20%, la production du pays, qui avoisinait 1,8 million de barils par jour en mai. Autre facteur de soutien pour les cours, selon les experts : “la Chine prévoit d'augmenter ses réserves stratégiques de brut de 60% sur les cinq prochaines années”, ce qui montre que le pays “continue d'acheter du pétrole”. Par ailleurs, l'Agence internationale de l'énergie, qui défend les intérêts des pays consommateurs, a abaissé ses prévisions pour la consommation mondiale en 2008 et 2014, qu'elle ne doit plus augmenter que de 0,6% par an en moyenne entre 2008 et 2014.