Les travaux de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya de Djelfa qui s'est tenue les 28 et 29 juin se sont sérieusement penchés sur le problème crucial de l'eau potable qui revient systématiquement à l'approche de chaque été avec son lot de tracasseries tant aux populations qu'à l'administration locale. La question de l'approvisionnement en cette substance vitale se pose avec acuité. D'une part, au vu de la grandeur du territoire et, d'autre part, en raison du boom démographique qu'a connu la région et qui la classe, désormais, à la quatrième place du point de vue de la densité de la population qui s'élève, rappelons-le, à plus de 1 164 000 âmes et, enfin, le climat semi-aride de la région qui fait que les précipitations qu'elle reçoit sont relativement faibles, 200 à 300 mm dans les zones favorables du nord, 200 à 250 mm dans les plaines et seulement 200 mm dans les régions pré-désertiques du sud. Les ressources en eaux superficielles sont très faibles et les nappes souterraines non encore complètement explorées, excepté, peut-être, les nappes de la plaine d'Aïn Oussera, le synclinal de Djelfa et les nappes du Zahrez, selon une étude réalisée par les services de l'hydraulique. Ce sont autant de paramètres pris en ligne de compte lors de la présentation des rapports des différentes commissions de l'équipement et de l'aménagement installées à cet effet, mais qui ont fait l'objet de critiques sévères de la part des intervenants, car loin de refléter la réalité du terrain. En effet, selon les rapports en question, un plan ambitieux de développement du secteur, qui prévoit la construction d'un forage et d'un réservoir dans chacune des 36 communes de la wilaya, coûterait la bagatelle de 1 000 milliards de centimes. Ce qui, techniquement et financièrement, relève presque de l'utopie pour les spécialistes de l'hydraulique, étant donné que la répartition hydro-géologique de la nappe phréatique ne permet pas de construire des réservoirs sans, au préalable, disposer de suffisamment d'informations sur le forage. D'autant plus qu'un forage reviendrait très cher, 30 milliards de centimes environ, dans ce qu'on appelle les plateformes sahariennes, au sud de la wilaya, où la nappe superficielle se trouve à 800 mètres et la nappe profonde à 1 500. De ce fait, au lieu d'engloutir les sommes faramineuses prévues par le troisième quinquennat, il serait plus judicieux, pour les experts, de procéder au captage des eaux superficielles aux endroits présentant une richesse hydrique assez importante, comme kaf Haoua, dans la région de Zaâfrane, pouvant fournir un débit de 45 l/s, acheminer l'eau à travers des canalisations et en faire, ainsi, profiter beaucoup de localités où l'eau se fait très rare, à l'exemple de Dar Chioukh, Hassi El-Euch et Sidi Baïzid. Dans un autre registre, le premier magistrat de la wilaya a saisi l'occasion pour annoncer, devant l'auguste assemblée, le projet de renouvellement de 230 km du réseau AEP de la ville de Djelfa, vétuste et datant de l'époque coloniale. L'étude confiée à un bureau étranger sera finalisée et présentée dans les tout prochains jours. Enfin, les responsables n'éloignent pas l'éventualité d'alimenter la ville à partir de l'eau transférée du grand Sud et dont la conduite principale passerait sur le territoire de la wilaya de Djelfa. Une manne inespérée pour un secteur en mal de gestion, rongé par le déficit et les créances.