La situation de l'Ecole polytechnique d'Alger revient encore une fois au-devant de la scène. Dernier rebondissement de l'“affaire” : le lieu où devront se dérouler les classes préparatoires, objet principal du “litige” opposant le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique aux polytechniciens (enseignants, étudiants et ex-étudiants). Prévues initialement au lycée Emir-Abdelkader, comme indiqué dans la circulaire du 8 juin dernier, émanant du département de Haraoubia, ces classes préparatoires seront finalement “placées” à l'université Houari-Boumediene de Bab-Ezzouar. C'est ce que nous ont indiqué nos sources qui précisent que les préparatifs ont déjà commencé, et cela dans une discrétion des plus suspectes. Ainsi, samedi passé, soit le jour même où l'Ecole polytechnique d'Alger organisait une cérémonie de remise des diplômes, à l'USTHB des enseignants étaient en train de postuler pour rejoindre les nouvelles structures prévues pour la rentrée 2009-2010. Les postulants auraient reçu des promesses d'octroi de “considérables avantages” en cas de recrutements. Cette nouvelle, si elle se confirme, va rendre la situation encore plus cacophonique. Elles montrent surtout que les réformes “pour aller vers des pôles d'excellence”, entamées par le ministère, sont plus proches du bricolage que d'un plan élaboré. Comment ne pas le penser quand on enlève tout un département à Polytech, celui des sciences fondamentales (équivalent au tronc commun) sans donner d'explications valables et acceptables ? Une fermeture dont les premiers résultats sont l'impossibilité pour les bacheliers de cette année de rejoindre l'école polytechnique et, au bout, comme l'affirment les polytechniciens eux-mêmes, ce sera la fermeture pure et simple de ce pôle d'excellence du pays. Le professeur Chitour, dans sa contribution d'avant-hier sur nos colonnes, a été plus que percutant sur l'état des lieux de polytech : “au lieu d'essayer de créer du neuf à partir de rien, on veut créer en remettant en cause une école qui existe, qui fonctionne et qui, bon an mal an, forme près de deux cents ingénieurs et qui a un rang honorable dans le gotha des écoles d'ingénieurs à l'échelle internationale.” Le flou s'épaissit de plus en plus sur l'avenir de l'école. À quand l'éclaircie ?