La vision générale indique qu'il y a des signes de stabilisation de l'économie mondiale, mais c'est très incertain. Les dirigeants du G8 tentaient hier d'afficher leur unité au premier jour de leur sommet à L'Aquila, ville du centre de l'Italie dévastée par le séisme. Le sommet des Huit (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie) s'ouvre “sous de bons auspices”, selon le Chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, en raison d'un réchauffement des relations entre les Etats-Unis et la Russie. La réunion devait commencer par un déjeuner de travail sur la situation de l'économie mondiale. Si le pire semble passé pour l'économie mondiale, la reprise est encore incertaine. “La vision générale est qu'il y a des signes de stabilisation de l'économie mondiale, mais c'est très incertain. Nous devons maintenir les politiques (de relance) que nous avons pour le moment”, a-t-on indiqué au sein de la délégation britannique. Les dirigeants du G8 voient des “signes de stabilisation” de l'économie, mais avertissent dans leur projet de déclaration que des “risques subsistent”. “La situation reste incertaine et des risques subsistent pour la stabilité économique et financière. Nous notons des signes de stabilisation de nos économies et pensons que l'inversion de la tendance sera renforcée quand nos mesures (de soutien, ndlr) auront atteint leur plein effet”, estiment dans ce document les dirigeants des huit pays les plus industrialisés. “Nous ferons les pas nécessaires, individuellement et collectivement, pour ramener l'économie mondiale sur la voie d'une croissance forte et durable”, s'engagent-ils. La pire crise économique de l'après-guerre dans laquelle le monde est encore plongé est l'un des thèmes majeurs du sommet du G8. Toutefois, l'explosion des déficits publics entraînée par ces plans de soutien massifs suscite l'inquiétude. Mardi, Wall Street a fortement baissé après les déclarations d'une conseillère économique de Barack Obama estimant que les Etats-Unis pourraient avoir besoin d'un second plan de relance. Sur la question de l'instabilité des prix du pétrole, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier Ministre britannique Gordon Brown ont appelé, hier dans le Wall Street Journal, à “une fourchette de prix” du brut “compatible avec les fondamentaux” de l'économie. Dans tous les cas, de l'avis de nombreuses délégations, le G8, qui a quelque peu perdu les commandes de l'économie mondiale au profit du G20, ne devrait pas annoncer de mesures concrètes sur l'économie. Le sommet de L'Aquila est perçu comme une étape avant le G20 de Pittsburgh (Etats-Unis) fin septembre. Emissions de gaz : Pas de réduction à 50% d'ici à 2050 Les principales économies qui représentent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont renoncé à leur objectif de les diviser par deux d'ici 2050, a indiqué hier une source européenne. Cette décision a été prise mardi soir, lors d'une réunion à Rome des représentants des dirigeants du MEF, le Forum des économies majeures, dont le sommet est prévu aujourd'hui à L'Aquila. “Il y a un très fort engagement (de leur part) à réduire de façon substantielle les émissions mondiales d'ici 2050, mais il n'y a pas de 50%”, a précisé la même source. “Sur la date à laquelle les émissions devraient culminer, ils disent qu'elle devrait intervenir dès que possible, mais sans mention explicite. De notre point de vue, si la lutte contre le changement climatique doit se fonder sur la science, les émissions devraient culminer en 2020 (puis baisser) afin de limiter le réchauffement à 2°C”, a-t-elle poursuivi. Le MEF serait d'ailleurs décidé à conserver, dans sa déclaration finale, cet objectif d'un réchauffement maximal à 2°C supplémentaires par rapport aux niveaux pré-industriels, a indiqué un négociateur occidental. Mais sans préciser comment ils entendent y parvenir. Pour l'Union européenne, il s'agit d'un revers. “Nous poussons pour avoir davantage, nous poussons pour des objectifs ambitieux (de réduction) à moyen terme, et nous poussons pour une division par deux des émissions mondiales”, a souligné le responsable européen. Synthèse : B. K.