Acculé, réduit par les opérations qui se sont intensifiées des services de sécurité, le GSPC demeure néanmoins apte à commettre des attaques spectaculaires. Une trentaine de terroristes au moins ont été abattus au mois de juillet sans compter les arrestations. À Tizi Ouzou, Boumerdès, Batna, Constantine, Bordj Bou-Arréridj, Chlef… des réseaux de soutien ont été démantelés, des complices arrêtés ; le gros des opérations a eu lieu au centre et à l'est du pays où est concentré le groupe terroriste. Les réactions immédiates des forces de sécurité, particulièrement l'ANP, à chaque attentat ou tentative du GSPC, ont porté leurs fruits et se sont soldées par l'élimination d'éléments dangereux, alors que l'année 2008 a connu le meilleur score avec l'élimination de plusieurs têtes du groupe. Le démantèlement des ateliers de fabrication de bombes et ceintures explosives et de cellules a largement réduit les capacités des terroristes, mais ne leur a pas totalement coupé les ailes. Depuis, d'ailleurs, les rares attentats kamikazes ont été déjoués. Devant cette saignée, élimination et reddition, le groupe de Droukdel semble revenir à l'ancienne stratégie, celle des embuscades, étant en manque de moyens d'agir pour commettre des bains de sang. Bombes artisanales et embuscades ont été les attaques terroristes qui ont marqué ces derniers mois. La riposte des services de sécurité a permis souvent l'isolement de petits groupes et leur neutralisation. Les deux attentats les plus sanglants, ceux de Mansourah à Bordj Bou-Arréridj et de Damous à Tipasa, sont non seulement la preuve de ce changement de stratégie, mais aussi d'une tentative de desserrer l'étau imposé par l'armée au centre et à l'est du pays en osant dévoiler, avec démonstration, le repaire de ses éléments planqués dans la région centre-ouest aux rares actions dans le périmètre Larbaâ-Aïn Defla-Tipasa. Toutefois, tout comme dans l'attentat de Mansourah qui a ciblé un convoi de la gendarmerie, l'embuscade de Damous, les terroristes n'auraient pas pu agir avec une telle facilité s'il n'y avait pas de complicité, un réseau dormant ou de soutien activé suite aux pertes que le GSPC a subies depuis le début de l'année. Si le dispositif sécuritaire a permis jusque-là d'isoler les différents groupes, notamment en les coupant d'une base longtemps acquise et en isolant la zone sud, principale source d'approvisionnement en armes et munitions, le GSPC aura éventuellement réussi à sauvegarder ou créer des réseaux de soutien afin de pallier son déficit matériel pour s'attaquer à des convois. Et à chaque attaque, les terroristes prennent les armes de leurs victimes. La réaction immédiate à l'embuscade de Mansourah s'est soldée par l'arrestation de terroristes, mais aussi d'un réseau de complices et la récupération des armes subtilisées. Le retour du GSPC à cette méthode prouve, d'une part, sa déroute, mais aussi que sans l'implication et la mobilisation de la population, les réseaux de soutien restants continueront à activer et à fournir des informations aux terroristes indispensables à leurs activités criminelles et compenser les ressources taries. Djilali B.