Mises en cause dans un rapport de la commission des Affaires étrangères des Communes, les autorités britanniques démentent toute complicité de leurs services de renseignement avec des homologues étrangers pratiquant la torture. Dans un article conjoint publié par le Sunday Telegraph, les secrétaires au Foreign Office et à l'Intérieur, David Miliband et Alan Johnson, défendent toutefois les liens noués avec de tels services au nom de la lutte antiterroriste. “Les complots et attentats les plus graves au Royaume-Uni durant cette décennie avaient tous des ramifications importantes à l'étranger. Nos agences doivent œuvrer avec leurs homologues étrangers. Il faut toutefois nous garder soigneusement de toute connivence vis-à-vis de la torture ou des mauvais traitements”, ont-ils écrit. La Grande-Bretagne est en état de vigilance permanente contre le terrorisme d'origine étrangère depuis les attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis et ceux, commis par Britanniques formés au Pakistan, qui ont fait 52 morts dans des transports en commun londoniens le 7 juillet 2005. Londres a intensifié ses échanges d'informations avec des services étrangers depuis cette date, mais des groupes de défense des droits de l'homme lui reprochent de fermer les yeux sur les mauvais traitements des suspects détenus par les services avec lesquels il coopère. Dans son rapport la commission des Communes épingle notamment des liens étroits entre le Renseignement britannique et son homologue pakistanais, l'Inter-Services Intelligence Agency (ISI). Le rapport parlementaire reconnaît toutefois que le gouvernement a un devoir d'utiliser des informations parvenues en sa possession, de quelque source et par quelque moyen que ce soient, s'il est convaincu que cela évitera des pertes en vies humaines. R. I./Agences