Au village marin du lieu-dit des Pins Maritimes, il ne fait pas bon d'y être étourdi ni d'avoir non plus la tête dans les nuages, sous peine d'être englouti dans le trou qui est au milieu de la chaussée de la venelle baptisée du nom d'Ahmed-Khaldi. À y voir de près, on aurait dit que le sol, ou plutôt sa “mie” de tuf et sa fine pellicule de croûte ou d'asphalte, s'est dérobé sous le poids des horaires de sortie des élèves de l'atelier de formation professionnelle Amar-Mezrari. Et depuis, il y a eu l'initiative généreuse et citoyenne de marquer le trou d'une… pierre blanche pour qu'autrui ne trébuche pas. Ce qui, malheureusement, s'est avéré insuffisant pour les automobilistes qui n'échappent pas au vertige d'intempestifs rebonds et de l'usure des accessoires mécaniques en liaison avec le sol. Et pour amortir un peu le choc assourdissant de la tôle contre le vide… sidéral, il y a eu l'apport également citoyen, de délimiter la cavité au moyen de planchettes que tout le monde peut voir, sauf les élus de l'annexe de la commune de Mohammadia. Ce à quoi, le boute-en-train du quartier rétorque : “On voit la paille dans l'œil de son voisin, on ne voit pas la poutre dans le sien.” En effet, et pour qui veut consentir à voir au-delà de ses œillères, l'adage populaire sied bien à l'image loufoque qu'alimente l'actualité locale dans les chaumières. Et, aujourd'hui qu'un localier de province est passé par là, force est de constater qu'il y a du nouveau. Un rachitique amas de chutes de matériaux de construction tassé au pied levé pour ne pas s'y prendre ni le… pied ni le pneu. Nazim Djebahi