L'affaire de la libération du Libyen, Abdelbasset Al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988, continue à faire couler beaucoup d'encre et de salive entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui poursuivent leur dialogue de sourd sur la question, pendant que Tripoli jubile. Au moment où la Libye fête ses succès diplomatiques, avec les excuses officielles de la Suisse dans l'affaire d'Hannibal Al-Kadhafi, le fils du leader libyen inquiété par la justice helvétique, et la libération d'Abdelbasset Al-Megrahi, le Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988, rien ne va plus entre Washington et Londres, qui se retrouvent à se disputer après la décision de la justice écossaise. Les récentes critiques du FBI ont amené l'Ecosse à répondre que la libération pour raisons médicales, faisait partie du système judiciaire écossais, à la différence de celui des Etats-Unis. Pour rappel, le directeur du FBI, Robert Mueller, avait vivement critiqué la décision de l'Ecosse de libérer Megrahi, estimant qu'elle était “réconfortante pour les terroristes”, dans une lettre acerbe adressée au ministre écossais de la Justice, Kenny MacAskill. “Votre décision (...) est inexplicable et fait du tort à la justice”, avait-il souligné tout en rappelant avoir été le ministre adjoint de la Justice américaine responsable de l'enquête et de l'inculpation d'Al-Megrahi en 1991. Réagissant à cette accusation, un porte-parole du gouvernement écossais a indiqué que cette décision avait été prise conformément aux procédures légales. Il arguera que “le ministre de la Justice a formulé ses conclusions sur la base des procédures légales applicables en Ecosse, de preuves tangibles et des recommandations émises par la commission de l'application des peines et par le gouverneur de la prison”.