Le gouvernement de Mohammed VI a exprimé sa vive protestation devant la “surprenante attitude” de la Libye qui a reçu une délégation sahraouie à l'occasion des festivités du 40e anniversaire de la Révolution libyenne du 1er septembre 1969, “alors que toutes les assurances avaient été données au préalable”, indique un communiqué rendu public par l'agence presse marocaine Maghreb arabe presse. “La délégation marocaine, présidée par le Premier ministre, M. Abbas el Fassi, désignée par Sa Majesté le roi Mohammed VI, sur invitation du guide de la révolution libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi, pour représenter le souverain aux festivités commémorant ce jour le 40e anniversaire de la révolution du 1er septembre, a quitté les lieux de la manifestation lorsqu'elle a constaté la présence parmi les invités du président de la soi-disant "Rasd", accompagné d'une délégation”, rapporte la même source. Il est également souligné que “le contingent des forces armées royales (FAR), qui devait participer au défilé militaire organisé à cette occasion, a immédiatement annulé sa participation et s'est retiré”. Visiblement irrité, le “royaume du Maroc demande aux autorités libyennes les explications nécessaires et appropriées face à ce geste inamical à l'égard des sentiments du peuple marocain”. La colère des Marocains ne semble pas avoir de limites, car ne s'attendant guère à un tel traitement en raison des assurances qu'aurait donné Tripoli pour qu'une telle situation ne puisse pas se produire. Il n'en demeure pas moins que la délégation sahraouie qui a pris part aux travaux de la session spéciale du sommet de l'Union africaine, dont la République arabe sahraouie démocratique est membre à part entière, a participé comme tous les autres invités aux festivités commémorant le 40e anniversaire de la révolution libyenne du 1er septembre 1969, marquant l'arrivée au pouvoir de Mouammar Kadhafi. Cela n'a évidemment pas été du goût du souverain alaouite, qui demande maintenant des explications à Tripoli. Il suffit de voir le niveau de représentativité de la délégation marocaine, dirigée par son Premier ministre Abbas el Fassi, pour comprendre les raisons de l'ire du palais royal marocain, qui ne s'attendait point à ce que ses représentants se retrouvent nez-à-nez dans la capitale libyenne avec des officiels sahraouis. Reste à savoir maintenant quelles proportions pourrait prendre cette inattendue crise entre Rabat et Tripoli, d'autant plus qu'elle survient dans un contexte où les Marocains sont en quête d'un maximum de soutien pour appuyer leurs thèses annexionnistes dans ce conflit du Sahara occidental. En effet, voilà un épisode défavorable, dont le monarque marocain aurait bien aimé se passer, en cette période cruciale dans les négociations avec le Front Polisario