Intransigeant, le président iranien a de nouveau réitéré hier que pour l'Iran, “la question nucléaire est close”. Rejetant toute discussion sur ses “ droits indéniables” en la matière, il laisse toutefois la voie ouverte au dialogue avec les grandes puissances. Encore une fois, Mahmoud Ahmadinejad a rappelé qu'il n'était pas question de négocier le droit de son pays à disposer du nucléaire civil. “De notre point de vue, la question nucléaire est close (...) Nous ne négocierons pas nos droits indéniables” en matière nucléaire, a-t-il affirmé hier lors d'une conférence de presse. Sur un ton très ferme, le président iranien assène : “l'Iran ne permettra à personne de s'ingérer dans la question nucléaire.” Il prend néanmoins le soin d'expliquer : “Nous avons dit deux choses: (il faut) créer des opportunités pour utiliser à des fins pacifiques l'énergie nucléaire et (deuxièmement) prévenir le développement des armes nucléaires de destruction massive.” Cette sortie médiatique est loin d'être fortuite, car elle intervient au moment où le programme nucléaire iranien sera au centre de la réunion d'automne de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Vienne qui a débuté hier. Il réaffirme que l'Iran allait continuer sa coopération avec l'AIEA, en déclarant : “Tous les pays qui possèdent un programme d'enrichissement d'uranium coopèrent avec l'AIEA, nous coopérons aussi dans le respect des règles.” Dans la foulée, il indique que le “paquet de propositions” de l'Iran qui doit être remis incessamment aux membres du groupe 5+1, composé des Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, est une réponse à leur offre pour une reprise des négociations. “Nous avons proposé un dialogue dans un cadre logique et juste avec tous les pays (...) qui peuvent permettre de changer les choses”, a-t-il souligné. Plus catégorique, il ajoute : “Ils (les grands pays occidentaux, ndlr) n'ont aucun intérêt à poursuivre leur politique (d'hostilité passée, ndlr). Nous sommes prêts pour les deux options, mais nous préférons qu'ils changent d'approche et respectent les droits des peuples.” Ahmadinejad révéle : “Nous allons remettre dans un premier temps nos propositions au groupe 5+1. Un paquet a été préparé pour d'autres groupes de pays et leur sera remis”. Mais, il estime que les pays européens et les états-Unis “doivent sortir de leur tour d'ivoire et changer d'attitude (...) pour reconnaître les droits de l'Iran en matière nucléaire”. Au passage,il souligne qu'“Ils ne tireront aucun bénéfice de la poursuite de leur politique passée”. Il ne manquera pas de renouveler son offre de discussion avec le président américain en déclarant qu'il était prêt à “discuter” avec le président américain Barack Obama devant les médias internationaux. Il rappelle ainsi : “ Je l'ai dit du temps de Bush et d'Obama et je le redis aujourd'hui. Nous sommes prêts à discuter et à dialoguer des questions internationales devant les médias, ce qui est le meilleur moyen de régler les problèmes.” Il se déclare prêt à “discuter de toute question” avec les états-Unis si c'était dans son propre “intérêt”.