Résumé : Aïssa et sa famille sont délestés de leurs biens. Mais Aïssa est plutôt soulagé que sa famille n'ait pas eu à souffrir de cette agression. Seulement, ils se retrouvent au bord de la route en pleine nuit… 25eme partie Un camion passe, mais ne s'arrête pas, puis ce fut un cortège joyeux de jeunes qui revenaient à n'en pas douter d'une fête. La plupart d'entre eux étaient dans un état d'ébriété avancé. Ils sautèrent à terre et se mirent à chanter et à danser devant Aïssa et sa famille. Les gosses se collèrent à leurs parents et Aïssa jugea opportun de tenter de calmer les esprits en priant les jeunes fêtards de cesser leur jeu. Ils rirent et chantèrent encore un moment puis remontèrent dans leurs véhicules avant de démarrer en trombe. La nuit était bien avancée. Il faisait humide et frais, et Aïssa ne savait ni quoi faire ni comment rentrer. Faudra-t-il attendre le matin avant que quelqu'un daigne les prendre en pitié et s'arrêter pour les déposer chez eux ? Il se prit la tête entre les mains et réprime son envie de pleurer. Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il prenne le risque de faire sortir sa famille ce soir et s'arrêter en pleine nature avec tous les risques encourus ? Il s'assit par terre, imité par les siens, et attendit. Que pouvait-il bien faire d'autre ? Les phares d'un véhicule le tirèrent de sa torpeur. Une 205 bleue s'arrête à son niveau et une femme se penche par la fenêtre : - Besoin d'aide ? lance t-elle en guise de curiosité. Aïssa se lève promptement et s'approche de la conductrice. Elle empestait l'alcool et la cigarette, et portait une robe à paillettes. Son maquillage extravagant dégoulinait aux encoignures de ses yeux. Aïssa hésite une seconde avant de lancer : - S'il vous plaît madame, vous pouvez nous déposer en ville ? - Bien sûr, montez. Aïssa ne se le fait pas répéter. Il fait monter sa femme et ses enfants sur le siège arrière du véhicule et s'installe lui-même à l'avant. La jeune femme redémarre et roule un moment en silence avant de mettre de la musique pour détendre l'atmosphère. - Cela ne vous gêne pas j'espère ? demande-t-elle à Aïssa. - Qu'est-ce qui pourrait bien me gêner madame, vous êtes dans votre propre véhicule. - Heu… je parle de la musique. Elle n'est pas un peu forte pour les gosses ? - Non, faites comme il vous plaît, l'essentiel pour nous est d'arriver à la maison sains et saufs. La femme le regarde un moment puis demande d'une voix douce : - Que vous est-il donc arrivé ? Aïssa pousse un soupir : - Ah madame, si je vous racontais ce qui vient de nous arriver, vous n'allez pas le croire. - Mais voyons, pourquoi je ne vous croirais pas. À ce que je comprends en perspective, vous venez de vivre une aventure bien fâcheuse. Y. H. (À suivre)