Le ton est donné, l'année scolaire 2009/2010 commence plutôt mal. Certains syndicats ont décidé d'exprimer leur mécontentement en boycottant la rentrée hier. L'appel à un tel boycott a été lancé la semaine dernière par le Conseil des lycées d'Alger (CLA) ainsi que le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Selon ces derniers, le boycott de la rentrée n'est qu'un avertissement au ministre de l'Education nationale qui “persiste à ignorer” leurs revendications socioprofessionnelles. Hier, dans plusieurs établissements scolaires, la rentrée s'est faite sans adjoints d'éducation. À en croire les représentants syndicaux rencontrés sur le terrain, le taux de suivi a dépassé les 50%. “Nous sommes prêts à aller jusqu'au bout et nous ne baisserons pas les bras”, a déclaré un surveillant de l'établissement Bahia-Hider à Aïn Naâdja. Il a précisé que cette journée de protestation n'est que symbolique et annonce une année ponctuée par des grèves dans le secteur de l'éducation. Tout comme le corps enseignant, les adjoints d'éducation revendiquent la revalorisation d'un statut particulier qui sera suivi d'un salaire évolutif. Ils réclament, également, la reconnaissance du métier d'adjoint d'éducation qui est, selon eux, totalement marginalisé. Pour le SNTE, le combat ne fait que commencer car jusqu'à présent rien n'a été fait pour satisfaire leurs doléances socioprofessionnelles. Les enseignants affiliés au Conseil des lycées d'Alger ont également répondu au mot d'ordre lancé par leur syndicat. “Même si nous n'avons pas enregistré un taux de suivi record, nous avons marqué cette rentrée avec un boycott. Nous sommes fatigués des promesses sans lendemain du ministre, nous voulons la concrétisation de nos revendications”, a expliqué une enseignante du lycée Okba. Par ailleurs, l'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation a tenu à marquer cette rentrée scolaire par l'envoi du dossier de propositions de révision du régime indemnitaire au ministère de l'Education nationale. Cette organisation propose des indemnités communes “modulables selon le degré des responsabilités, avec des taux raisonnables de façon à préserver l'harmonie des salaires”. En deuxième lieu, elle suggère des indemnités qui compensent les spécificités de l'enseignement ainsi que des mesures sociales, comme prévu par le statut de l'enseignant, confortement à l'article 80 de loi 08/40.