Battus militairement, dès la deuxième moitié de la décennie 1990, les terroristes reviennent avec férocité, encouragés en cela par un discours politique fait de capitulation et par une gestion administrative qui brille par son incompétence. Les hordes terroristes viennent de frapper encore une fois dans la localité de Bouchtata, située entre Skikda et Collo. En effet, jeudi dernier, les quelques usagers retardataires de la route de Steha ont été au rendez-vous de la mort que ne cessent de semer sur ce tronçon les terroristes depuis l'été 1993. Il était 21h30, en cette soirée estivale, quand une trentaine de terroristes, venus de nul part, ont investi le lieu dit Mechtat Ezzamen pour y dresser un faux barrage. Vêtus en uniformes de policiers, de gendarmes et de gardes communaux, les terroristes se sont scindés en deux groupes. Le premier groupe terroriste s'est chargé de dévier la circulation à travers un chemin forestier afin, expliquaient-ils aux chauffeurs des véhicules interceptés, de “vous faire éviter un faux barrage que dressent en ce moment des terroristes”. Seulement, une fois engagés dans la déviation, les usagers de la RN 43 découvriront qu'ils venaient d'être bernés et menés tout droit vers un vrai faux barrage dressé par le deuxième groupe terroriste. Ceux-là sont, en revanche, des barbus et vêtus de tenues afghanes. Après des interrogatoires, quatre personnes ont été assassinées : un membre des groupes d'autodéfense (49 ans), un chauffeur de taxi (43 ans), un jeune chômeur (27 ans) et enfin un appelé (23 ans). Les trois premières victimes ont été exécutées à l'arme blanche avec une rare atrocité, après les avoir ligotées, alors que la quatrième a été rattrapée dans sa tentative de fuite par une salve d'arme automatiquent. Lors de ce faux barrage, dressé à quatre kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Skikda, un véhicule de tourisme de marque Peugeot a été incendié et plusieurs citoyens ont été délestés de leurs biens. Avec le massacre de jeudi dernier, les terroristes confirment leur retour dans la région de Collo et Skikda provoquant angoisse et désarroi parmi une population qui sent que sa vie est le dernier souci d'une classe politique qui ne pense qu'aux élections et aux parts de la rente qui en découle. M. B.