L'essentiel est de réussir la nouvelle phase de développement pour exister, assurer la prospérité au peuple et occuper une bonne place dans la nouvelle configuration du monde. Pour cela, il faut secouer le cocotier. À l'occasion du 1er anniversaire de sa réélection à la tête de l'Etat, le président Bouteflika a passé en revue les réalisations au cours du premier mandat et surtout insisté sur les grands chantiers à réaliser lors de son second mandat. Le discours est donc fondamentalement économique même si le cheval de bataille que sont la réconciliation nationale et son corollaire l'amnistie générale sont constamment présents dans son intervention. Il exclura cependant, sans les citer, le retour à la politique du FIS et de la nébuleuse terroriste qui ont ensanglanté le pays et le peuple algérien pendant plus d'une décennie. Le jour même de l'allocution du Président, une horde terroriste a assassiné 13 personnes à Larbâa. C'est dire que pour ces irréductibles tueurs, il n'y a que la fermeté qu'ils craignent. Toute concession est assimilée à une faiblesse de l'Etat. Alors, que l'on ne sombre pas dans une amnistie mortelle ! L'amnésie face à la force du mal est un suicide annoncé, un suicide collectif. Les relations avec les partis politiques, ou plus précisément avec l'opposition, n'ont pas été abordées, et le Président ne semble leur accorder aucune importance. L'alliance présidentielle actuelle lui convient et lui suffit parfaitement susurrent tous les spécialistes de la “chose politique”. Il a énergiquement dénoncé les dysfonctionnements, voire l'apathie de l'économie nationale malgré les moyens financiers dont elle dispose, l'insignifiance des recettes hors hydrocarbures et le manque de compétitivité des produits algériens face à la concurrence internationale. Le discours est même ponctué d'exemples qui défient la raison et le bon sens. Le Président relèvera que des maçons et des entreprises du bâtiment construisent des immeubles sans même utiliser de fil à plomb... ou encore que le nouvel aéroport d'Alger ressemble bien plus à des ruines romaines, figées dans le temps, qu'à une infrastructure dynamique devant être, une fois achevée, la fierté des usagers et un bon exemple pour les étrangers. Point de cela !? Conscient de toutes ces insuffisances, multiples par ailleurs dans d'autres secteurs, le Président a poussé un coup de gueule à l'encontre des responsables incompétents, ou qui sont prisonniers de théories et de règles dogmatiques dans la gestion économique, citant pour cela les finances, qu'il critiquera avec sévérité, notamment au plan de l'octroi des crédits pour l'investissement. Avant d'aborder d'autres thèmes, le Président annoncera que l'Algérie remboursera sa dette, et tant que ce n'est pas chose faite, nous n'aurons de cesse d'y penser. Après cela, il fera un appel remarqué au privé, à l'investissement privé pour lequel il a laissé entendre la mise en place d'un environnement plus adapté ; comme il a soutenu que la relance est également ouverte au capital étranger. L'essentiel est de réussir la nouvelle phase de développement pour exister, assurer la prospérité au peuple et occuper une bonne place dans la nouvelle configuration du monde. Pour cela, il faut secouer le cocotier. A. O.