Les Etats-Unis, qui réexaminent leur stratégie en Afghanistan, pourraient décider d'envoyer jusqu'à 40 000 soldats supplémentaires. Le plus haut gradé américain sur le terrain juge que l'insurrection continue de s'étendre. “Je crois que c'est l'un des secrets les moins bien gardés à Washington : c'est 30 000 à 40 000 soldats”, a déclaré McCain, l'adversaire républicain de Barack Obama à la présidentielle de 2008, en complément des informations faisant état de requêtes sur les renforts requis par le commandant en chef des troupes américaines et alliées en Afghanistan, le général Stanley McChrystal. Ce dernier avait prévenu que la mission américaine en Afghanistan était vouée à l'échec si la situation n'était pas inversée dans les douze mois par une augmentation des troupes. Obama, selon ses proches, devrait annoncer sous peu les renforts “nécessaires”. Près de 65 000 soldats américains sont déjà en Afghanistan. Ils devraient être 68 000 avant la fin de l'année, chiffre qui comprend les 21 000 hommes supplémentaires déjà accordés par Obama au début 2009. Par ailleurs, le général McChrystal s'en est pris au Pentagone dont il a déploré la lenteur à répondre à ses demandes. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a pour sa part confirmé que la requête du général McChrystal pour plus de troupes sera sur le bureau d'Obama une fois que ce réexamen par ses services sera terminé. Gates a nié tout désaccord entre la Maison-Blanche et les militaires sur l'approche en Afghanistan. Les premiers renforts pourraient arriver en janvier, selon Gates, qui n'a ni infirmé ni confirmé le fait que la question d'accroître l'engagement militaire américain en Afghanistan fait l'objet d'un vif débat parmi les principaux conseillers d'Obama, une information dévoilée par le sérieux New York Times, qui rapporte que le vice-président, Joe Biden, et d'autres proches du président, y compris Rahm Emanuel, secrétaire général de la Maison-Blanche, et le général James Jones, conseiller à la sécurité nationale, se sont dits très sceptiques quant au bien-fondé d'un envoi supplémentaire de soldats en Afghanistan. En revanche, et toujours selon le journal, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et Richard Holbrooke, émissaire spécial américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, défendent avec force plus de renforts. Au Sénat, le démocrate John Kerry, président de la commission des Affaires étrangères et proche d'Obama, a dit craindre une répétition de l'erreur faite au Vietnam où il avait combattu. Parmi les personnes, hors de l'administration et du Congrès, les plus écoutées d'Obama, le républicain Colin Powell, ancien secrétaire d'Etat de George W. Bush, est également réservé quant à l'envoi de renforts en Afghanistan. Les talibans qui marquent des points sur le terrain militaire peuvent s'enorgueillir de semer également la zizanie au sommet de Washington.