Les éleveurs de la région redoutent une contamination de leur cheptel, dans la mesure où la wilaya de Laghouat est ouverte sur des zones qui seraient déjà affectées. Parmi plus de trente-cinq cas de fièvre catarrhale ovine, appelée blue tongue (maladie de la langue bleue), signalés, cinq morts d'espèce ovine ont été enregistrés. Ceci a suscité l'inquiétude des éleveurs de la région. Suite à une alerte à la maladie de la langue bleue les services vétérinaires de la wilaya de Laghouat ont dépêché leur équipe au niveau de la commune de Sidi-Makhlouf, commune située à 40 km au nord de Laghouat. Les services compétents s'attellent à infirmer ou confirmer les cas suspects après observation et analyse des ovins concernés. Pour rappel, cette pathologie est transmise par un animal infecté à un autre à travers une piqûre de moustique ou de moucheron dont la prolifération est favorisée par les fortes chaleurs et l'humidité. Cette maladie, strictement animale, n'affecte aucunement l'homme, nous ont indiqué des responsables du secteur sanitaire. Par ailleurs, en dépit du discours rassurant des services agricoles, les éleveurs de la région redoutent une contamination à grande échelle de leur cheptel, dans la mesure où la wilaya de Laghouat qui compte l'un des plus importants patrimoines animaliers en Algérie, est ouverte sur des zones qui seraient déjà affectées, particulièrement El-Bayedh. À cette situation géographique s'ajoute le phénomène inquiétant de l'abattage clandestin qui a tendance à prendre des proportions alarmantes dans la wilaya de Laghouat, selon les éleveurs de la région, avec tous les risques que cela comporte pour la santé publique. Cette tendance est confirmée par les quantités importantes de viande rouge non estampillées, saisies au cours de ces derniers mois par les services d'hygiène. Les interrogés affirment que beaucoup d'éleveurs indélicats continuent à alimenter les marchés hebdomadaires de la wilaya de Laghouat en viande rouge, issue de l'abattage clandestin, et ce, dans l'impunité totale. Selon les spécialistes, la maladie de la langue bleue est une maladie grave des ruminants d'élevage (mouton, bovin, chèvre, chameau, etc.), ou sauvages (cerf, chevreuil...). Elle est transmise presque exclusivement par les piqûres de très petits moucherons (1 mm), les culicoïdes. Ces moucherons sont très légers et peuvent être transportés par le vent à grande distance (200 km et plus), propageant ainsi la maladie au loin. Aussi la déclaration des suspicions et des cas est obligatoire. Dès sa parution, cette maladie doit faire l'objet, en collaboration avec les éleveurs, de mesures de luttes organisées à l'échelle de la région où elle est signalée et parfois à travers pays. La protection des animaux contre les moucherons peut limiter le nombre de piqûres et le risque d'infection. Les experts recommandent souvent le déclenchement d'une campagne d'envergure qui doit toucher toutes les communes où la maladie s'est propagée, ainsi que les circonscriptions touchées par ladite maladie les années précédentes. Pour juguler l'avancée du fléau, une action de désinsectisation devrait être lancée, nous indiquent-on, en collaboration avec les services sanitaires et agricoles concernés. Selon un vétérinaire au fait du fléau, l'opération de désinsectisation devrait se faire sur la base de bains antiparasitaires et du traitement systématique des animaux aux antibiotiques.