“Notre coopération a un sens à plusieurs niveaux. L'Union européenne a une grande expérience et un savoir-faire dans les énergies renouvelables, alors que le potentiel des énergies renouvelables chez ses partenaires du Sud est énorme.” C'est ce qu'a déclaré Mme Waldner, commissaire européen en charge des relations extérieures, à l'occasion d'une conférence ministérielle sur la coopération trilatérale dans le domaine des énergies renouvelables, organisée vendredi à Bruxelles. Aux côtés d'Andris Piebalgs, commissaire européen en charge de l'Energie, Mme Waldner indique qu'“un marché de l'énergie verte nous permettra d'assainir les sources d'énergie, de satisfaire la demande en croissance rapide de l'énergie dans toute la région et d'améliorer l'accès aux services énergétiques”. L'UE veut, en effet, convaincre ses partenaires de la Méditerranée et des pays du Golfe de développer la coopération dans le domaine des énergies renouvelables. La commissaire notera à cet égard que “ce marché apportera également des avantages économiques”. “Nous avons également soutenu les politiques d'efficacité énergétique grâce à des projets de démonstration réussie et créé un centre régional d'énergie renouvelable au Caire. Et l'un des projets phares de l'Union pour la Méditerranée est le plan solaire méditerranéen”, a-t-elle indiqué, avant d'estimer qu'“il est temps de s'engager dans des mesures qui rendront la vision d'un marché de l'énergie verte Europe-Méditerranée-Golfe une réalité”. Trois domaines principaux dans lesquels les efforts doivent être concentrés, dit-elle : un cadre de politique, lois et règlements nécessaires pour permettre à un marché d'énergie verte de fonctionner efficacement, des infrastructures physiques nécessaires qui doivent être mises en place pour rendre le marché une réalité et la recherche et développement pour rendre les énergies renouvelables de plus en plus économiquement viables. De son côté, le commissaire Piebalgs soutient que “le vaste potentiel d'énergie solaire de l'Afrique du Nord et le savoir-faire européen en matière de technologies renouvelables ouvrent des perspectives de coopération accrue dans la région méditerranéenne”. Pour rappel, le 13 juillet dernier, douze entreprises ont signé, à Munich, en Allemagne, un protocole d'accord en vue de créer un bureau d'études : Desertec Industrial Initiative (DII). “Cette initiative a pour objet l'analyse et la mise en place d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique en faveur d'une production d'énergie sans émission de CO2 dans les déserts d'Afrique du Nord. Le concept Desertec, conçu et réalisé par l'initiative Trec du Club de Rome, décrit les perspectives d'un approvisionnement électrique durable pour toutes les régions du monde avec accès au potentiel énergétique des déserts”, est-il expliqué dans le protocole paraphé à l'occasion.Parmi les sociétés fondatrices de DII, principalement concentrées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord (Mena), figurent ABB, Abengoa Solar, Cevital, Deutsche Bank, E.On, HSH Nordbank, MAN Solar, Millénium, Münchener Rück, M+W Zander, RWE, Schott Solar, Siemens. Aussi, et à l'exception de Cevital (Algérie), ABB (Suisse) et Abengoa (Espagne), les autres sociétés sont allemandes.