Jeudi dernier, Ziani Cherif Ayad, directeur de la compagnie Gosto Théâtre, a animé une conférence de presse au palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger afin de présenter les grandes lignes de l'hommage qui sera rendu au grand homme de lettre et militant algérien Kateb Yacine, qui se déroulera du 27 au 29 octobre prochains au palais de la Culture et à l'OREF. Sous le titre générique Kateb Yacine, 20 ans après, les rencontres aborderont différents aspects de l'œuvre et de la vie de cet auteur avec pour principal questionnement la lecture que l'on fait aujourd'hui de son œuvre, de son style d'écriture et quel regard portait l'écrivain sur sa société et sur le monde ? Ziani Cherif Ayad, souligne dans le préambule de ces journées : «Au-delà de l'hommage mérité à plus d'un titre et de la reconnaissance que chacun de nous éprouve pour le poète citoyen, il nous paraît utile, nécessaire et essentiel de nous rencontrer pour débattre de son œuvre et de son engagement à mettre l'homme au cœur du drame, c'est-à-dire au cœur de son peuple et au cœur de son histoire.» Quant à l'universitaire et écrivain Mohamed Lakhdar Maougal, il a évoqué la vie et l'œuvre de Kateb Yacine qui se répartit en trois périodes de vingt années chacune, une œuvre constituée de romans, de pièces de théâtre, de poèmes, d'essais et d'écrits journalistiques. Ainsi, le grand public est convié le 28 octobre au palais de la Culture pour assister à la conférence présentée par Mohamed Abdoun, et donné par Benamar Mediene, sur le thème Kateb Yacine : amitiés électives et camarades de combat. Dans l'après-midi sera projeté Nedjma, film documentaire de Djilali Khellas sur Kateb Yacine. La projection sera suivie d'une table ronde animée par Mohamed Lakhdar Maougal autour de la thématique «Kateb Yacine, un intellectuel iconoclaste». Le 29 octobre, une autre table ronde est prévue autour des dramaturgies arabes contemporaines suivie de l'Amour et la Révolution, film documentaire de Kamel Dehane. Une troisième table ronde portera sur la thématique «Kateb Yacine, le journaliste». Il y aura également le vernissage de l'exposition d'Amor Driss Dokman. Par ailleurs, de nombreux spectacles et la lecture de textes sont prévus, dont El Machina, d'après les Dires de Abdelkader Alloula, programmés du 29 octobre au 3 novembre à 20h au chapiteau de l'esplanade de Ryad El Feth. Espérons que ces rencontres inspireront une jeunesse algérienne bouillonnante dont la quête intellectuelle sera pétrie par la ligne de conduite de Kateb Yacine qui, comme le souligne Ziani Cherif Ayad, «refuse de se taire, il revendique sa responsabilité d'artiste et de citoyens dans la cité, et cette responsabilité n'a de sens pour lui que dans la perturbation des idées toutes faites sur tout et des politiques qui écrasent les libertés, toutes les libertés, y compris les libertés de conscience». S. A.