Une peine de 6 ans de prison et une amende de 50 millions de centimes ont été requises, hier, par le procureur de la République près le tribunal de Constantine, à l'encontre de 6 accusés impliqués dans une affaire de détournement à l'Office national des œuvres universitaires de Constantine. Il s'agit entre autres de H. M., ancien directeur de wilaya, actuellement directeur général de l'Onou à Alger. Plusieurs chefs d'inculpation ont été retenus contre les accusés, à savoir détournements de deniers publics, falsification de documents officiels, évasion fiscale, fraude sur la qualité, attribution de marchés non conformes à la réglementation en vigueur et non-déclaration de travailleurs. 13 autres personnes sont impliquées dans cette affaire. Il s'agit, entre autres, de responsables au niveau des cités universitaires de Nehass-Nabil, Aïcha-Oum-El-Mouaminine, Ibn-Badis, la cité du 11-Novembre-1971 et la cité Mentouri, ainsi que de fournisseurs. Ces derniers devront écoper de 3 ans de prison ferme assortie d'une amende de 10 millions de centimes si le réquisitoire du procureur venait à être confirmé le 8 novembre prochain, date à laquelle le verdict sera rendu. L'affaire, selon l'arrêt de renvoi, remonte au mois de juin de l'année 2007. La section de recherche de la Gendarmerie nationale déclenche une enquête sur la base de lettres anonymes faisant état de dépassements dans la gestion au niveau de 5 résidences universitaires relevant de la wilaya de Constantine. Selon certaines indiscrétions, des marchés attribués à des individus offrant des prestations de services, alors qu'ils ne possèdent ni local ni registre du commerce en bonne et due forme. Il va sans dire que la mauvaise gestion au niveau des cités universitaires ne se limite pas seulement au côté financier, mais concerne également les volets sécuritaire et sanitaire, notamment au niveau des deux cités les plus importantes de la wilaya de Constantine à savoir Nehass-Nabil et Mohamed-Seddik-Benyahia, où l'on a enregistré deux affaires d'intoxication alimentaire qui ont failli se transformer en véritable tragédie, si ce n'est l'intervention rapide des services de la Protection civile. La première est survenue au mois de février dernier. Plus de 400 résidentes ont été victimes d'intoxication alimentaire après avoir consommé des aliments avariés, de la pâtisserie en l'occurrence. La seconde s'est produite 4 mois plus tard, soit au mois de mai. Plus de 400 résidentes également ont été intoxiquées. Fait le plus marquant durant la prise en charge des victimes est que lors des premières interventions effectuées au sein des deux cellules d'urgences installées dans l'enceinte même de la résidence universitaire de Nehass-Nabil, un geste a failli tourner au drame. Des agents ont donné aux étudiantes un pansement dont la date de péremption est venue à terme une année, jour pour jour. En effet, sur les sachets Smecta lot n°06 H du laboratoire Beaufour Ipsen Pharma, la date donnée est celle du 8 février 2008. Prises par les douleurs, les étudiantes n'ont pas fait attention à cette indication dans l'urgence. Elles ne se rendront de la situation qu'après coup. Rappelons enfin qu'à l'issue de ces deux affaires qui ont, pendant plusieurs mois, alimenté la chronique locale, deux fournisseurs ont été condamnés à 2 et 5 ans de prison pour vente de produits impropres à la consommation.