Les restes de 132 martyrs de la guerre de Libération ont été réinhumés, avant-hier, au cimetière Boussadia de Zemmouri (Boumerdès) en présence de nombreux citoyens de la région et de responsables dont le wali, le président de l'APW ainsi que les ministre des Moudjahidine, M. Mohamed-Chérif Abbas, du ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hachemi Djiar, et du secrétaire national de l'Organisation des moudjahidine, Saïd Abadou. Les corps de ces martyrs ont été découverts l'année dernière dans plusieurs fosses communes lors des travaux de terrassement effectués sur le site archéologique de Zemmouri El-Bahri. Cette opération de recherches a été prise en charge par les éléments de l'ANP, les éléments de la Protection civile en présence des moudjahidine. Selon des témoins de la Révolution, les lieux abritaient, pendant la guerre de Libération, la caserne dite des Sénégalais connue pour avoir servi comme un camp de torture. “D'autres restes de moudjahidine sont encore enfouis entre ces lieux et Oued Issers”, dira ammi Rabah, à l'origine de la découverte du site archéologique de Zemmouri. “Les moudjahidine capturés sont d'abord dirigés vers la fameuse Ferme Boulite à Legata pour subir une première opération de torture avant d'être transférés à Zemmouri pour être achevés par des tortionnaires de l'armée française”, ajoutera ammi Rabah. Ce qui explique les circonstances dans lesquelles ont été retrouvés ces ossements qui, selon un témoin, ont été trouvés entassés les uns sur les autres dans des fosses. “Ils étaient ligotés à l'aide de fils de fer, de barbelés ou de chaînes en fer”, indique ammi Saïd. Par ailleurs, un moudjahid de Zemmouri qui a assisté à l'opération d'exhumation, a révélé que des traces de torture ont été relevées sur certains chahids, au niveau de plusieurs parties du corps notamment sur les bras, les pieds et le crâne. “Vous saviez, ce camp ressemblait à celui d'Auswitch”, indiquera une moudjahida qui assistait à la cérémonie. Celle-ci a expliqué que pour dissimuler leurs horreurs, les tortionnaires recouvraient les corps de terre battue pour éviter les odeurs. Une stratégie qui a pour but d'éliminer les soupçons et toute trace de présence de corps humains enterrés dans la caserne. Un ancien moudjahid de la région affirme que ces morts sont originaires de plusieurs régions du pays. Mais la plupart sont issus de Si Mustapha, Souk El-Haad, Thénia, Béni Amrane, cap Djinet, Bordj Menaïel, Tizi Ouzou. Certains fils de chahid présents à la cérémonie n'ont pu retenir leurs larmes de même que des citoyens amis ou voisins de ces moudjahidine morts pour que vive l'Algérie parmi eux ceux qui ont connu Achak Djemaâ, ce Chahid connu pour ses embuscades meurtrières qu'il mena contre les militaires français est mort, lui aussi, sous la torture. Pour la petite histoire “Achak Djemaâ a été capturé vivant avec deux de ses compagnons alors qu'il se trouvait chez Baya la chahida qui sera assassinée devant sa maison à Zemmouri”. À noter qu'après cette cérémonie, la délégation s'est rendue au stade olympique Djillali-Bounaâma de la ville de Boumerdès où elle a inauguré une plaque commémorative qui porte son nom, et ce, en présence de nombreux citoyens et de la famille du chahid Djilali Bounaâma.