Le Conseil des ministres approuve un projet de loi relatif à la mobilisation générale    Le président de la République instruit le Gouvernement d'installer, dans un délai d'un mois, le guichet unique dédié à l'investissement et les instances chargées de l'importation et de l'exportation    Algerie-Arabie Saoudite: signature de 5 mémorandums d'entente et accords dans plusieurs domaines    La désinformation médiatique, une menace appelant à une réponse continentale urgente    Meziane appelle au renforcement des législations nationales et internationales    Le guépard saharien "Amayas" repéré dans l'Ahaggar à Tamanrasset    Le rôle des médias dans la préservation et la valorisation du patrimoine culturel souligné à Batna    Tamanrasset: large affluence du public au Salon national du livre    Réunion d'urgence FAF: Présidents des clubs de la ligue professionnelle mardi    TAJ se félicite des réformes en cours sur la scène politique nationale    Escale toulousaine de la "Marche de la Liberté": expositions, diffusion de films et conférences au programme    Formation professionnelle : lancement des qualifications pour les Olympiades des métiers dans les wilayas de l'Est du pays    Fédération algérienne de Boxe: le président Abdelkader Abbas prend part à la réunion de la World Boxing    Poursuite des pluies orageuses sur plusieurs wilayas du pays, dimanche et lundi    Ghaza : le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 51.201 martyrs et 116.869 blessés    Meziane appelle les journalistes sportifs à défendre les valeurs et les règles d'éthique professionnelle    Aïd El Adha: arrivée du premier navire chargé de 15 mille tètes de moutons au port d'Alger            Préparatifs de l'Aïd El-Adha    Une journée où le stress a dominé les rencontres    Le MC Alger écope de deux matchs à huis clos    Les journalistes piégés dans l'enclave    Le président de la Fédération équestre algérienne élu au Conseil d'administration de l'Union arabe d'équitation    Le Quai d'Orsay et le lobby pro-israélien, principaux soutiens de Boualem Sansal    Mobilis : Les médias à la découverte de la 5G    Le Prix national de l'innovation scolaire lancé    Des matchs à double tranchant    «Construire un front médiatique uni pour défendre l'Algérie»    Les enjeux des changements climatiques et de la biodiversité débattus    Nessim Hachaich plante les couleurs nationales au plus haut sommet du monde    Rencontre sur les mécanismes de protection    L'Institut d'agriculture de l'Université Djilali-Liabes invite les enfants de l'orphelinat    Malgré le déstockage d'énormes quantités, la pomme de terre reste chère    Hamlaoui présente trois projets d'aide pour les femmes du mouvement associatif    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    La Coquette se refait une beauté    Un rempart nommé ANP    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand la pauvreté sévit…
Mostaganem
Publié dans Liberté le 30 - 10 - 2002

Mostaganem serait-elle en train d'usurper son étiquette de “perle de la Méditerranée” ? Une étiquette sociale que n'arrête pas de lui décerner la chronique locale mais que la réalité de tous les jours est en voie de lui ravir.
Un simple tour du côté de l'esplanade de l'APC, au centre-ville, et dans certains cafés peut édifier le passager peu pressé sur la vanité de ce satisfecit ! Qu'on en juge : SDF affalés sur d'approximatives couvertures à même le sol, mendiants, hommes, femmes et enfants, faisant à longueur de journée la tournée des cafés et le guet devant les gargotes de la ville, malades mentaux, en guenilles et cheveux au vent, parcourant sans répit toutes les artères de la ville, parlant à haute voix, à leurs démons intérieurs. Bref, toute une panoplie “d'infra-humains” que la ville, qui semble ramer à contre-courant de sa quiétude, a ramassée malgré elle : pauvres hères chassés de leurs douars par les hordes sauvages et la précarité de leur vie. Femmes abandonnées avec leur nombreuse marmaille par des maris impuissants devant les contingences d'une vie qui ne pardonne aucune faiblesse sociale, débiles mentaux chassés par leurs familles pour être livrés à la précarité de l'existence et de ses multiples agressions. Bref, Mostaganem n'en peut plus de plier devant “ces lourds poids qui défigurent sa beauté et la renvoient aux temps pourtant censés être révolus, ceux de la boîte à cirage, des Yaouled et de l'assistance sociale”.
Le vieux qui nous tient ce discours n'est pas de souche mostaganémoise, mais, il y a assez vécu — plus de cinquante ans, tient-il à préciser — pour mieux percevoir les battements du cœur de la ville et aussi, ceux, ulcérés du sien. “Il fut un temps où Mostaganem était au-dessus de ces phénomènes de société. Mais depuis quelques années et plus particulièrement ces derniers temps, elle a commencé à vivre ces fléaux qui la font plier et la salissent”.
Venus de Chlef, de Boukadir, de quelques autres douars de Relizane et de Mascara, tous ces pauvres hères ont été chassés par le terrorisme. Et poussés par les contingences de la vie et l'instinct de survie à venir se réfugier ici. Certains sont originaires du sinistrement fameux quartier “d'El Arsa” où ils élisent refuge la nuit pour investir la ville le jour. Ceux-là — celles-là surtout — sont connus à leur façon de quémander une piécette et de harceler les passants. On les dit professionnels de l'obole, pour les plus vieilles, et du plus vieux métier du monde pour les plus jeunes.
D'autres sont de véritables nécessiteux. Vous les trouverez à longueur de journée, assoupis sur des couvertures de fortune au niveau de l'APC ou dans les jardins publics. Ceux-là ne tendent pas la main.
Ils gardent assez de dignité pour ce faire. Mais, s'il vous arrive de leur donner une piécette ou un morceau de pain, ils ne les refusent pas. Ils ne vous regardent pas non plus, comme pour ne pas déceler dans leurs regards cette détresse qui est la compagne de leur chétive vie.
À l'approche du ramadan et de l'hiver, on frissonne à l'idée de savoir que tous ces êtres abandonnés par leurs familles et la fortune vont fatalement être livrés à leur propre et peu enviable sort. Aucune solidarité, privée ou publique, ne peut répondre dans l'état actuel des choses, aux exigences les plus élémentaires de toute cette cohorte de l'Algérie de l'économie de marché et de la concorde civile. Les structures étatiques sont déjà submergées par la demande. Le CRA, les services de la DAS et les associations caritatives ne disposent pas de beaucoup de moyens pour une prise en charge globale et surtout durable de ces marginaux de l'existence. Car quand bien même pourrait-on faire un geste pour le ramadan, le pourrait-on aussi pour l'hiver ? Et pour les temps à venir ?
L'Algérie qui, depuis belle lurette, court vainement après sa queue, est-elle consciente de ces criants décalages ? On ne le pense pas. Sinon comment expliquer que des villes, supposées prospères, comme Alger, Oran, Annaba et désormais Mostaganem, se clochardisent-elles chaque jour un peu plus ? Ceci sans parler de nos villes intérieures…
A. A.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.