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Quand la pauvreté sévit…
Mostaganem
Publié dans Liberté le 30 - 10 - 2002

Mostaganem serait-elle en train d'usurper son étiquette de “perle de la Méditerranée” ? Une étiquette sociale que n'arrête pas de lui décerner la chronique locale mais que la réalité de tous les jours est en voie de lui ravir.
Un simple tour du côté de l'esplanade de l'APC, au centre-ville, et dans certains cafés peut édifier le passager peu pressé sur la vanité de ce satisfecit ! Qu'on en juge : SDF affalés sur d'approximatives couvertures à même le sol, mendiants, hommes, femmes et enfants, faisant à longueur de journée la tournée des cafés et le guet devant les gargotes de la ville, malades mentaux, en guenilles et cheveux au vent, parcourant sans répit toutes les artères de la ville, parlant à haute voix, à leurs démons intérieurs. Bref, toute une panoplie “d'infra-humains” que la ville, qui semble ramer à contre-courant de sa quiétude, a ramassée malgré elle : pauvres hères chassés de leurs douars par les hordes sauvages et la précarité de leur vie. Femmes abandonnées avec leur nombreuse marmaille par des maris impuissants devant les contingences d'une vie qui ne pardonne aucune faiblesse sociale, débiles mentaux chassés par leurs familles pour être livrés à la précarité de l'existence et de ses multiples agressions. Bref, Mostaganem n'en peut plus de plier devant “ces lourds poids qui défigurent sa beauté et la renvoient aux temps pourtant censés être révolus, ceux de la boîte à cirage, des Yaouled et de l'assistance sociale”.
Le vieux qui nous tient ce discours n'est pas de souche mostaganémoise, mais, il y a assez vécu — plus de cinquante ans, tient-il à préciser — pour mieux percevoir les battements du cœur de la ville et aussi, ceux, ulcérés du sien. “Il fut un temps où Mostaganem était au-dessus de ces phénomènes de société. Mais depuis quelques années et plus particulièrement ces derniers temps, elle a commencé à vivre ces fléaux qui la font plier et la salissent”.
Venus de Chlef, de Boukadir, de quelques autres douars de Relizane et de Mascara, tous ces pauvres hères ont été chassés par le terrorisme. Et poussés par les contingences de la vie et l'instinct de survie à venir se réfugier ici. Certains sont originaires du sinistrement fameux quartier “d'El Arsa” où ils élisent refuge la nuit pour investir la ville le jour. Ceux-là — celles-là surtout — sont connus à leur façon de quémander une piécette et de harceler les passants. On les dit professionnels de l'obole, pour les plus vieilles, et du plus vieux métier du monde pour les plus jeunes.
D'autres sont de véritables nécessiteux. Vous les trouverez à longueur de journée, assoupis sur des couvertures de fortune au niveau de l'APC ou dans les jardins publics. Ceux-là ne tendent pas la main.
Ils gardent assez de dignité pour ce faire. Mais, s'il vous arrive de leur donner une piécette ou un morceau de pain, ils ne les refusent pas. Ils ne vous regardent pas non plus, comme pour ne pas déceler dans leurs regards cette détresse qui est la compagne de leur chétive vie.
À l'approche du ramadan et de l'hiver, on frissonne à l'idée de savoir que tous ces êtres abandonnés par leurs familles et la fortune vont fatalement être livrés à leur propre et peu enviable sort. Aucune solidarité, privée ou publique, ne peut répondre dans l'état actuel des choses, aux exigences les plus élémentaires de toute cette cohorte de l'Algérie de l'économie de marché et de la concorde civile. Les structures étatiques sont déjà submergées par la demande. Le CRA, les services de la DAS et les associations caritatives ne disposent pas de beaucoup de moyens pour une prise en charge globale et surtout durable de ces marginaux de l'existence. Car quand bien même pourrait-on faire un geste pour le ramadan, le pourrait-on aussi pour l'hiver ? Et pour les temps à venir ?
L'Algérie qui, depuis belle lurette, court vainement après sa queue, est-elle consciente de ces criants décalages ? On ne le pense pas. Sinon comment expliquer que des villes, supposées prospères, comme Alger, Oran, Annaba et désormais Mostaganem, se clochardisent-elles chaque jour un peu plus ? Ceci sans parler de nos villes intérieures…
A. A.


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