C'est un terrible sort qui continue de frapper une famille du centre-ville de Collo ayant trois enfants handicapés physiques à 100% depuis leur naissance. En dépit de leur lourd handicap, qui nécessite une assistance de tous les instants, cette famille honorable et fière n'a pas renié ses enfants et les a entourés de toute l'affection nécessaire qu'une famille procure à ses enfants. Ils n'ont jamais quémandé quoi que ce soit pour subvenir aux besoins de ces trois handicapés lourdement affectés par une maladie congénitale. Abderrezak est mort à l'âge de 32 ans ne bénéficiant que d'un seul versement d'une pension de 150 DA. Son frère Fouzi est mort à 18 ans et n'a bénéficié d'aucun aide de l'Etat. Leur sœur Sabah est relativement la plus chanceuse puisque elle percevait une pension de reversion d'ayant droit de 2 222,22 DA de son défunt père retraité. Hioun Sabah, qui a aujourd'hui plus de 40 ans, a entamé des démarches administratives pour se désister de cette pension misérable et pouvoir bénéficier d'une pension de handicapée lui permettant d'augmenter ses ressources afin de faire face aux frais de ses besoins les plus élémentaires. Le service social de l'APAC a rejeté sa demande d'allocation de handicapé tant qu'elle percevait ce misérable revenu. Les démarches entreprises depuis 2007 n'ont toujours pas abouti et cette infirme à 100%, en témoigne la carte de la DAS ainsi que sa famille, continue de boire la calice de la bureaucratie jusqu'à la lie. Elle se retrouve simplement privée de cette aide sociale et sans aucun sou de revenu faisant fi des lois du pays et de la convention des Nations unies relatives aux droits des personnes handicapées. Pour bénéficier de l'allocation des handicapés les services de la DAS de Skikda ont exigé que la concernée devait se présenter devant la commission médicale à Skikda. Or, cette handicapée est réellement intransportable et le trajet Collo-Skikda sera une véritable sinécure et pour Sabah et pour ses accompagnateurs sachant qu'elle est toujours à quatre pattes et porte constamment des couches. Pourtant, le décret relatif à la commission médicale spécialisée stipule bien dans son article 6 que la commission médicale spécialisée de wilaya peut, si besoin est, effectuer des déplacements auprès des concernés à l'effet de constater l'état des personnes handicapées dans l'incapacité de se déplacer. Ce droit est toujours refusé à Sabah qui reste sans pension après le rejet du dossier pour manquement au rendez-vous du contrôle médical. Une question se pose, et si cette famille avait renié ces trois enfants infirmes à 100%, combien aurait coûté à l'Etat la prise en charge de ces personnes qui nécessitaient, et pour la survivante, nécessite une surveillance H24 ? Cette famille nombreuse a beaucoup souffert depuis une cinquantaine d'années de l'infirmité de leurs trois enfants, la DAS ne devrait pas être un autre fardeau à supporter. Car à Collo tout le monde connaît cette famille à laquelle il faut plutôt rendre hommage pour avoir supporté des handicapés lourds sans rechigner. Concernant les nouvelles de Sabah, son état physique se dégrade de plus en plus car son petit corps frêle ne peut plus tenir sur le petit banc qui lui tient de support et fidèle accompagnateur depuis son enfance. Elle ne peut plus tenir la tête pour pouvoir regarder la télévision, principale et unique activité de Sabah. Alors, pitié messieurs les bureaucrates, avant que ce ne soit trop tard.