Résumé : Mounira retire tous les souvenirs de Nabil. Mélissa fait presque une crise en le découvrant. Elle y tient beaucoup. Mais sa mère ne se laisse pas impressionner. Deux années de deuil suffisent. Il est temps qu'elle tourne la page… 3eme partie -P arce que je suis une charge pour vous ? s'écrie Mélissa. - Oui, j'aurais voulu ne pas te faire mal mais il faut que tu saches certaines vérités, soupire Mounira. Tout à l'heure, quand ta sœur sera là, j'aurais à vous apprendre quelque chose ! À son air grave, Mélissa sent sa colère tomber, comprenant que dans sa douleur, elle n'a pas vu celles des autres. La jeune fille a l'impression de revenir à la réalité, de s'éveiller à la vie, prenant conscience que si, pour elle, la vie s'était arrêtée, il y a deux ans, pour les autres, elle avait continué avec ses bonnes choses et les mauvaises aussi. Melissa a beau harceler sa mère de questions, celle-ci ne veut rien lui dire. Pas sans la présence de Taouès. Elle n'arrive pas à avaler son petit-déjeuner, le cœur torturé par l'inquiétude. Elle finit par tout laisser et va suivre sa mère à travers la maison. Ils habitent un étage de villa donnant sur un jardin d'enfants, dans un quartier calme. Peu de temps après la mort de Nabil, Melissa avait été contrainte à ne plus rester chez son oncle Hacène. Son père Saïd venait de prendre sa retraite, rentrant d'Italie après y avoir travaillé plus de vingt ans. Il avait offert le petit F3 où sa famille avait vécu en son absence dès qu'il avait acheté cet étage de villa. Résidant loin de son lieu de travail alors, Mélissa n'avait pas refusé l'hospitalité de son oncle, sachant qu'elle ne pourra pas toujours se payer un taxi pour aller et rentrer de son travail, faire de longs trajets, sans souffrir financièrement et physiquement. Melissa est très faible bien qu'elle ait un corps d'athlète. Grande et mince, tenant sa taille de son père et la beauté de sa mère, de teint clair aux cheveux et aux yeux noirs. Taouès ne lui ressemblait pas beaucoup, petite, mince aux traits anodins, ne tenant rien de leurs parents et autres proches. Depuis le retour de leur père d'Italie, il ne leur avait jamais rien manqué. Enfin, la seule chose que tous regrettent est qu'ils n'aient pas pu avoir de garçon. Les parents de Mélissa s'étaient mariés très tard et comme leur père n'était presque jamais là, lui et leur mère s'étaient contentés des deux filles que le destin avait bien voulu leur donner. Et puis, elles leur avaient apporté tant de bonheur. À son retour, Taouès avait accepté la demande en mariage d'un ami de son oncle. Ils s'étaient vus et s'étaient vite plus. Le coup de foudre entre eux. Comme Fouad vivait encore chez ses parents, leur père n'avait pas hésité à leur offrir un appartement à Zéralda. Taouès est très heureuse auprès de son mari qui travaille dans une entreprise locale. Elle vient rarement à la maison, travaillant elle aussi mais à son compte. Elle a suivi des cours de couture avant son mariage puis s'est perfectionnée dans le stylisme. Depuis quelques mois, elle vient d'ouvrir un atelier qui compte aujourd'hui une dizaine de couturières. Et cela marche très bien vu qu'elles ont beaucoup de commandes et des clients fidèles. Dès que Mounira entend des coups de klaxon dans la rue, elle a un sourire. - C'est Taouès ! Va leur ouvrir ! A. K. (À suivre)