Le thermomètre de la fièvre de la contestation qui s'est emparée du secteur de la santé n'est pas près de baisser. Les praticiens de la santé publique, dont la situation est malade, reviennent à la charge après plusieurs journées de grève pour prescrire une ordonnance destinée à calmer les maux qui entravent l'épanouissement de leur carrière et le secteur dans lequel ils exercent. Le pouvoir est sommé de fournir les médicaments. Dans un communiqué rendu public hier au lendemain de la tenue d'une session extraordinaire de son conseil national, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) appelle une nouvelle fois à une grève ouverte à partir du 21 décembre prochain, et ce, “jusqu'à l'aboutissement des droits légitimes des praticiens de la santé publique”. Un préavis de grève de huit jours sera déposé dans ce sens aujourd'hui. Des sit-in devant les Directions de la santé de wilaya à travers tout le territoire national sont également prévus le 16 décembre prochain avec la remise de la plate-forme de revendications aux DSP, selon la même source. Ces décisions font partie d'une série de résolutions décidées par ce syndicat, visiblement incommodé par ce qu'il considère comme une attitude ambivalente du ministère, en ce sens qu'il prône le dialogue dans le discours, mais continue de “construire dans le mépris et la provocation” dans sa relation avec ce syndicat. Le syndicat réitère son rejet du projet de décret portant statut particulier des praticiens généralistes, projet finalisé de manière unilatérale par le ministère. Autres revendications remises sur le tapis : promulgation du statut particulier dans sa forme négociée et ratifié lors de la réunion de la commission mixte tenue le 30 mars dernier ; la mise en place d'une commission mixte pour le régime indemnitaire ; application du décret exécutif du mois de juillet déterminant l'aménagement et la répartition des horaires de travail ; l'élargissement, au profit du praticien généraliste, du droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction à l'instar des autres corps de la Fonction publique, et enfin la levée de toutes les situations d'entraves au libre exercice du droit syndical. Par ailleurs, le syndicat a décidé de maintenir la 4e semaine de grève cyclique (3 jours du lundi au mercredi). Le responsable, Lyes Merabet, signataire du communiqué, rappelle, histoire sans doute de montrer l'engagement du syndicat, que celui-ci est déterminé à maintenir la protestation “jusqu'à satisfaction de sa plate-forme de revendications”. Tout comme, ajoute-t-il, il reste disponible et ouvert au dialogue et à la concertation. Enfin, le SNPSP rappelle que son conseil national est le seul habilité à se prononcer sur le devenir du mouvement de grève.