Alors qu'une enquête sur le détournement du foncier touristique est ouverte, des baraques seront détruites et leurs occupants ramenés dans leurs villes et villages d'origine, sur décision du wali d'Annaba. Plaie ouverte depuis des années à Annaba, le phénomène des constructions illicites prend de jour en jour des proportions alarmantes. La Coquette s'était pourtant bel et bien débarrassée, dans un passé récent, des cités fantômes, à l'exemple de celle de Bouhamra, où des milliers de baraques présentaient un aspect de désolation et de misère. Aujourd'hui, la fièvre s'est emparée des bidonvilles qui ceinturent, désormais, de nouveau Annaba, notamment depuis l'annonce de l'attribution de 7 000 logements avant la fin de l'année 2009. La situation est qualifiée, actuellement, par des experts de “grave et sans précédent” et risque de devenir incontrôlable si des solutions urgentes ne sont pas trouvées rapidement. C'est dans ce contexte que les autorités de la wilaya d'Annaba annoncent une action d'envergure pour assainir définitivement la Coquette. Une action qu'ils qualifieront de prioritaire et d'urgente. “Fini le laisser-aller et le laisser-faire en matière d'habitat précaire à Annaba. Il est inadmissible qu'une ville aussi charmante qu'Annaba soit dénaturée par des dizaines de bidonvilles qui l'entourent”, a tenu à dénoncer, récemment, le premier responsable de la wilaya, en avertissant qu'il ne tolèrera, dorénavant, plus aucune construction illicite sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Encore plus, des instructions ont été données pour que toutes les baraques érigées après le recensement de 2008 soient systématiquement détruites et leurs occupants évacués vers leurs lieux de résidence d'origine. D'ailleurs, le chef de l'exécutif a sommé déjà les services concernés d'entamer l'opération d'assainissement dans les plus brefs délais, tout en exigeant des résultats concrets et immédiats. Une première vaste opération de démolition des constructions illicites ayant ciblé des centaines de baraques, au niveau des douze communes que compte Annaba, a été menée d'une main de fer sur le terrain par les éléments de la Gendarmerie nationale au lendemain de l'installation de l'actuel wali, rappelle-t-on. Malheureusement, celle-ci a été rapidement remise en cause par certaines complicités au niveau des services techniques, notamment des APC. Selon une source locale, le wali d'Annaba compte, aussi, s'attaquer au trafic foncier, dont la Zone d'extension touristique a fait l'objet depuis déjà des années. Le premier responsable de la wilaya d'Annaba a décidé l'ouverture d'une enquête judiciaire pour déterminer les tenants et aboutissements des agressions du foncier dans des zones, jusqu'alors vierges, de la ZET annabie, telles que Caroube, Toche, Belvédère, Aïn-Achir et Ras-El-Hamra. À ce sujet, le wali d'Annaba a interdit la vente de lots de terrain situés à moins de 300 mètres du rivage. Quant aux propriétaires des terrains situés à l'intérieur de la ZET, ils doivent s'intégrer au plan global d'aménagement du territoire. “Seuls les aménagements d'espaces, d'aires de jeu ou de parkings sont tolérés sur des terrains situés dans des zones vierges et à moins de 300 mètres du rivage”, avertissait, dernièrement, le wali d'Annaba. Les jours à venir renseigneront les Annabis sur la portée réelle d'une telle prise de conscience par les autorités locales car, ni les intentions ni l'approche et encore moins la démarche ne sont nouvelles pour les populations locales habituées à des campagnes sans lendemain. Espérons que celle-ci sera la bonne.