Après cinq soirées de délectation musicale universelle classique, le premier Festival culturel international d'Alger a baissé rideau, lundi dernier, au Théâtre national d'Alger, avec un concert original plus qu'exceptionnel. En effet, l'originalité de cette soirée de clôture résidait dans le fait que les musiciens sur scène étaient issus des différents orchestres ayant participé à ce festival. Cet orchestre symphonique, de diverses nationalités, a été brillamment dirigé par le maestro allemand Jan Moritz Onken. Le programme de cette soirée était fort varié. Le public dégustait cette musique mélodieuse, tirée de plusieurs œuvres du patrimoine musical universel de différents compositeurs : Maurice Jarre, Rodrigo, Bizet, Rossini, Suppé et Beethoven. Le TNA s'est révélé plus qu'exigu. Toutes les places, y compris les strapontins, étaient occupées. Des personnes se tenaient debout, d'autres assises sur les marches des trois balcons, alors que d'autres attendaient à l'extérieur dans l'espoir de pouvoir entrer. La grand-messe démarra avec Le message de Maurice Jarre (adaptation du Tunisien Mohamed Garfi), bande originale du grand film Errissala. Le public écoutait dans un silence religieux, savourant, dégustant chaque note, ne quittant pas des yeux et le mouvement du chef d'orchestre et des musiciens. Après ce chef-d'œuvre musical, l'orchestre interprèta un extrait de l'opéra Carmen de Bizet et un autre de Rossini, Le Barbier de Séville. Et là, le baryton coréen Kim Tae Hyoun a surpris l'assistance par son interprétation très remarquée. Une salve d'applaudissements, en guise de remerciements, a ponctué la prestation. De l'émotion, beaucoup même, et du coffre. De note en note, l'ouïe musicale des présents se délectait sans retenue. Une osmose s'installa entre eux et les musiciens. Ces derniers, concentrés sur le jeu et l'exécution, et malgré les origines différentes, formaient une seule entité, liée par une seule origine : la musique. Le dernier morceau interprété est algérien : Billahi ya Hamami, arrangé et orchestré par S. Saouli. Une manière de rappeler que ce festival, malgré son universalité, se tient à Alger. Pour le final, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a remis des distinctions au chef d'orchestre, au baryton, à la soliste F. Bouvet, et aux animateurs des master- classes. Des hommages aussi ont été rendus aux grands maestros algériens qui ont consacré leur vie à la musique. Certains encore en vie, Haroun Rachid et Cherif Kortbi, alors que d'autres nous ont quittés, laissant une relève, Ben Moussa et Abdelwaheb Slim. Rendez-vous en 2010 pour une autre édition, comme l'a annoncé la ministre. Comme à l'ouverture, la clôture, malgré un programme touffu, semblait expéditive ! Une impression de vouloir en finir.