L'aide internationale à ce pays, le plus pauvre du continent américain, a atteint des degrés tels que l'aéroport de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, s'est retrouvé complètement saturé hier. Les sinistrés étaient toujours au milieu des ruines, de la puanteur des cadavres et de la violence des rues, selon les témoignages sur place. Entre 40 000 et 50 000 personnes pourraient avoir péri dans le séisme, qui a frappé dans la nuit de mardi à mercredi l'île de Haïti, selon une estimation du directeur pour les Amériques de la Fédération internationale de la Croix-Rouge, Xavier Castellanos. Ces chiffres représentent la moitié de ceux avancés par des responsables politiques haïtiens qui avaient parlé de 100 000 morts, et des millions de personnes se retrouvent dans le dénuement dans ce pays, le plus pauvre du continent américain. Ce qui frappe le plus, c'est l'immensité du mouvement de solidarité internationale, qui s'est enclenché rapidement. L'aide est tellement importante que l'aéroport de la capitale Port-au-Prince s'est retrouvé totalement saturé, et que la distribution se fait mal ou pas du tout. Les sinistrés sont toujours dans l'attente de l'aide. En effet, les secours affluaient de toutes parts, mais comme le port est détruit, l'aéroport a du mal à suivre avec une seule piste, terriblement encombrée. Des contrôleurs aériens sont arrivés des Etats-Unis, ainsi que du personnel pour aider au chargement et au déchargement des avions. Mais pendant des heures précieuses avant que l'aéroport ne redevienne opérationnel 24 heures sur 24, il a fallu retenir le trafic aérien pour cause de saturation. Mais, qu'est-ce qui peut bien expliquer l'importance de ces secours, notamment de la part des Etats-Unis et de la France ? Certes, la position géographique de Haïti est stratégique, mais cela suffit-il à justifier ce branle-bas de combat ? Serait-ce le degré de pauvreté insupportable prévalant dans ce pays qui aurait réveillé des remords dans les capitales occidentales ? Ou peut-être c'est le fait que cette île ait constitué par le passé un port de transit durant la traite des esclaves africains en direction du nouveau continent, qui a attendri les cœurs des dirigeants des grandes puissances ? De nombreux pays ont été touchés par des séismes ravageurs, ayant fait de nombreux morts, blessés et disparus, mais on n'a jamais constaté un tel mouvement de solidarité. Les présidents français et américain Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont promis de préparer une Conférence internationale pour la reconstruction de Haïti. “On ne va pas vous laisser seuls, on ne vous oubliera pas”, a lancé Barack Obama au peuple haïtien, assurant que les Etats-Unis se “tiendraient aux côtés” de leur voisin du sud. Le gouvernement américain a annoncé 100 millions de dollars d'aide, et quelque 5,9 millions de dollars de dons individuels avaient été recensés jeudi soir aux Etats-Unis. La Banque mondiale et le FMI ont chacun annoncé une aide de 100 millions de dollars. Le Canada, où la communauté haïtienne est nombreuse, étudiait des mesures pour faciliter l'immigration des ressortissants haïtiens. La France a demandé l'annulation des 54 millions d'euros de la dette de Haïti au Club de Paris, regroupant les principaux créanciers publics, après le séisme qui a dévasté le pays, a annoncé hier la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde.