La dangereuse dépendance budgétaire Où va le financement des grands projets d'investissement en Algérie ? Le séminaire sur le Project Financing, une initiative de la Chambre algéro-suisse de commerce, a répondu partiellement à la problématique. La rencontre aura cerné cependant les apports de ce mode de financement et situé les principales contraintes à son développement en Algérie. L'absence des responsables financiers et des managers de ces grands projets de Sonatrach, Sonelgaz, AEC, n'aura pas permis une évaluation précise en termes de réalisation : respect des délais, des coûts, et de mesurer de manière particulière leur impact sur les prix de l'eau ou sur le kilowatt heure d'énergie. Dans le secteur pétrochimique, il reste à savoir si la cession du gaz à des prix bradés ne constitue pas, à la suite de notre chroniqueur, un transfert de rente, surtout pour les unités d'ammoniac et d'urée. Dans le secteur des infrastructures, la quasi-totalité des grands projets sont financés sur concours budgétaires. Or, le développement des moyens de transport notamment induira, à terme, une explosion du budget de fonctionnement. Ce que ne pourra pas supporter l'Etat en cas de retournement du marché pétrolier. De quoi inquiéter cette dangereuse dépendance qui ne pourra être inversée qu'avec la contribution du secteur privé national et étranger dans le financement et l'exploitation de ces infrastructures, moyennant un cahier des charges respectant le principe du service public. Autre remède : le recours au Bot, ou BOO pour certains projets. Le Project Financing souffre également de la segmentation public-privé. Ce mode de financement reste le monopole des banques publiques. Or, avec l'augmentation du capital des banques privées, ces dernières disposent maintenant de capacités financières à même de leur permettre d'émarger à ces montages financiers complexes. Côté politique, l'absence de transparence dans la conduite de ces projets encourage la corruption. L'opacité est à la source de la série de scandales qui secoue la compagnie pétrolière Sonatrach, particulièrement celui du marché de tubes pour le projet Gr4. Enfin, le Project Financing pose la problématique de l'allocation judicieuse des ressources. Comment les énormes fonds prétables des banques n'ont pas jusqu'à présent eu de retombées significatives sur le rythme de création d'emplois et de richesses dans le pays et, notamment, sur le redémarrage de l'appareil productif ? Espérons sur ce point que les orientations des pouvoirs publics en faveur de l'efficacité dans la mobilisation de l'argent public ne seront pas lettre morte. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI