L'Iran va annoncer “une bonne nouvelle” sur la production d'uranium hautement enrichi à l'occasion de l'anniversaire de la révolution islamique début février, a déclaré hier le président Mahmoud Ahmadinejad, cité par plusieurs agences. “Nous allons annoncer une bonne nouvelle concernant la production d'uranium enrichi à 20% durant "l'aube de 10 jours"” (ndlr : l'anniversaire des 10 jours de la révolution, du 1er au 11 février 1979), a déclaré M. Ahmadinejad selon l'agence Mehr. Le président iranien, qui n'a pas été plus explicite, répondait à une question sur le moment où l'Iran pourrait annoncer le début de la production d'uranium enrichi à 20%. “Cette nouvelle est si douce qu'elle réjouira le cœur de tout Iranien et de tout amoureux de la liberté dans le monde”, a simplement ajouté M. Ahmadinejad. L'enrichissement d'uranium est au centre depuis plusieurs années d'un conflit entre l'Iran et les Occidentaux, qui redoutent que Téhéran, sous le couvert de son programme civil, ne cherche à produire de l'uranium suffisamment enrichi pour construire une arme atomique. Téhéran a toujours démenti un tel projet. L'Iran a menacé de produire de l'uranium enrichi à 20% si la communauté internationale n'acceptait pas avant la fin janvier sa proposition d'échanger progressivement et en petites quantités son uranium faiblement enrichi (à 3,5%) contre le combustible hautement enrichi (à 20%) dont Téhéran dit avoir besoin pour son réacteur de recherche de Téhéran. Téhéran a rejeté de son côté une proposition du groupe des six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), qui constitue son interlocuteur sur le dossier nucléaire. Cette proposition prévoyait le transfert de 70% de l'uranium faiblement enrichi iranien en Russie puis en France pour y être enrichi à 20% et transformé en combustible. Face à ce blocage, le groupe des six a entamé début janvier des discussions sur un éventuellement renforcement des sanctions internationales contre l'Iran, condamné en novembre par l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA) pour son manque de coopération sur le dossier nucléaire.