Même si un officiel américain a affirmé, mardi soir, qu'aucune décision n'avait été prise pour l'instant, l'éventualité d'une telle option est sérieusement envisagée par l'administration pour tenter de faire plier Ariel Sharon sur la question du mur de sécurité que les Israéliens érigent pour séparer leur territoire du futur Etat palestinien. La question est sérieusement débattue au département d'Etat. Les Etats-Unis n'excluent pas, pour la première fois, de recourir à des sanctions contre l'Etat hébreu, si le gouvernement de Sharon maintient sa position au sujet de la construction du mur de sécurité. À Washington, on envisage de suspendre les financements accordés à Israël. “Nous avons fait part de nos préoccupations aux Israéliens et les avons pressés de prendre en considération l'implantation géographique de la clôture. Les Israéliens ont déclaré qu'ils prenaient ces emplacements en considération, afin de minimiser leur impact sur la vie quotidienne des Palestiniens”, a affirmé le porte parole de la maison blanche, Scott McClellan, lors d'un point de presse à Crawford (Texas), où le président américain passe ses vacances. Ce dernier, en recevant au mois de Juillet le premier ministre palestinien, avait estimé que la construction de cette ligne de sécurité, qui prend l'aspect à certains endroits d'un véritable mur, constituait un “problème”. “Nous allons continuer à parler directement aux Israéliens et le président veut un dialogue ouvert sur cette question, comme les autres”, a ajouté McClellan. Quant à la nature des sanctions, si elles seront d'ordre financier, le porte-parole de la maison blanche dira : “Je ne veux pas entrer à ce point dans des discussions sur des décisions qui n'ont pas été prises, cela reviendrait à se livrer à des spéculations sur des décisions éventuelles et je ne veux pas entrer dans ce genre de spéculations”. Philip Reeker, le porte-parole adjoint du département d'Etat, a versé dans le même sens en affirmant qu'aucune décision n'avait été prise à ce sujet, mais il a reconnu que cette option était actuellement discutée. Cet éventuel plan, s'il est mis à exécution, gèlerait des garanties sur des prêts à hauteur du montant que l'Etat hébreu dépense à l'est de la frontière de 1967 entre Israël et la Cisjordanie. Sur le terrain, Israël a entamé, hier, la libération des 342 prisonniers palestiniens, dont les premiers libérés, une vingtaine, sont arrivés vers 9h GMT au camp de détention d'Ofer, près de Beitounia, un des nombreux barrages militaires où les prisonniers doivent retrouver leurs proches. L'opération de libération a bénéficié d'un large battage médiatique en Israël. Par ailleurs, Ariel Sharon a réuni, hier, son cabinet de sécurité pour étudier la menace que fait “peser sur Israël le renforcement des infrastructures terroristes palestiniennes”. Sur un autre plan, le Premier ministre palestinien, qui avait annulé sa troisième entrevue avec son homologue israélien, aurait réussi à convaincre les dirigeants du Hamas et du Djihad de respecter leur trêve dans les attentats anti-israéliens, voire même de la reconduire après son expiration. Les déclarations positives des responsables de ces mouvements, à l'issue de leur rencontre avec Abou Mazen le laisse supposer. K. A.