Le coordinateur du FLN a abordé, hier, lors de la réunion des secrétaires des mouhafadhate, l'irruption de l'argent dans la vie politique, la corruption, sans pour autant l'aborder. Comme d'habitude, M. Belkhadem s'est contenté de l'évocation du problème qui a pourtant atteint son apogée lors des sénatoriales. “Si l'argent sale pénètre le monde de la politique, il pollue la vie politique et peut entraîner le pays vers des options erronées qui nuisent à la politique sociale et solidaire du pays et aux orientations fondamentales du parti”, a-t-il déclaré se suffisant de cette généralité. Pourtant, les scandales ne manquent pas ces derniers mois, des institutions et de grandes entreprises sont dans l'œil du cyclone. À l'instar des autres responsables politiques, le patron du FLN évite ce sujet brûlant pour se concentrer sur la préparation du 9e congrès du parti dont il présente les préparatifs sous le signe de la représentativité. Appelle-t-il d'ailleurs à la sagesse, sans les citer, ceux qui contestent depuis son intronisation lors du 8e congrès bis sa gestion du parti caractérisée, comme l'ont souvent relevé les contestataires, par l'absence de débat et de concertation ainsi que le parachutage des responsables dans les structures locales. Certaines restent d'ailleurs fermées. Belkhadem réfute évidemment les accusations de “cette opposition” notamment leur marginalisation. “Nous n'avons de problèmes avec personne et ne désirons exclure personne de même que nous ne craignons pas les avis d'autrui”, dit-il, rappelant que la diversité d'opinions a été de tous les congrès du parti jusqu'au 8e. Il ne dira pas lequel des deux. En tout état de cause, Belkhadem avance une garantie sur la réelle représentativité des délégués au congrès dont les deux tiers sont élus par la base. Un geste pour calmer les ardeurs des Mekhalif et de militants de certaines wilayas qui s'estiment victimes de la campagne de purge qui a suivi le congrès de “redressement” et influer sur le déroulement de la préparation confinée jusque-là au sein de la commission dont les membres s'imposent y compris à Belkhadem. Mais il tient à réussir ce défi même si le congrès s'avère une course d'obstacles pour lui et l'équipe dirigeante. Pour autant, cette garantie suffira-t-elle à remettre de l'ordre dans le FLN et recoller les morceaux ? En y ajoutant un zest de “femme” par une présence qui va bénéficier d'un assouplissement de la règle de l'ancienneté (5 ans) dans le parti. “Le FLN doit bénéficier des expériences des femmes même si elles ne répondent pas à la condition d'ancienneté de cinq ans telle que stipulé par le règlement”, a-t-il souligné, notant que “nous serons contraints de prendre des mesures pour intégrer un nombre suffisant de femmes compétentes qui seront proposées aux militants et militantes lors des prochaines échéances”, a-t-il déclaré. A-t-il apporté les réponses attendues par la contestation et la base ? Rien n'est moins sûr, surtout dans un FLN qui ne s'est toujours pas relevé de son coup d'Etat scientifique.