Plusieurs milliers de soldats des forces internationales, américaines en tête, ont lancé samedi, aux côtés de 2 500 combattants afghans, l'opération “Mushtarak” (“Ensemble”), une offensive majeure, selon des responsables de l'OTAN. L'opération a commencé autour de Marjah, une des principales zones de production d'opium, et devra rétablir le contrôle du gouvernement afghan dans la région. L'Otan a indiqué que ce sont les marines américains qui ont donné l'assaut aux côtés de forces britanniques et d'unités danoises et estoniennes. On aura remarqué l'absence des Français et des Allemands dont les opinions publiques exigent le retrait de leurs armées du bourbier afghan. Les talibans ont de leur côté aligné, face à la coalition, des renforts et truffé la zone d'engins explosifs artisanaux, la hantise pour les occupants occidentaux. La plupart des pertes de ces derniers ont été dues à ces engins. Les estimations sur le nombre de combattants talibans retranchés dans la ville et ses alentours varient de 400 à un millier, décidés à livrer un combat acharné, en ayant recours y compris aux attaques suicide de kamikaze. Des hélicoptères de l'OTAN ont lancé des tracts sur la région où résident un total d'environ 125 000 personnes, pour prévenir la population de l'offensive ! Les accidents collatéraux ne semblent pas avoir embarrassé l'Otan. L'offensive sera la plus importante conduite contre les talibans depuis que le président américain Barack Obama a annoncé une nouvelle stratégie en Afghanistan. Mushtarak a été précédé, mais apparemment sans succès, par d'autres opérations similaires l'an dernier, plus au sud dans la vallée de la rivière Helmand, notamment les opérations Mâchoire de panthères des Britanniques et Poignard des marines américains. Mushtarak est destinée, une fois les talibans vaincus, à permettre au gouvernement central de rebâtir son autorité sur une région devenue la plus importante zone de production d'opium au monde. La production d'opium et d'héroïne de l'Afghanistan est estimée à près de trois milliards de dollars par an et constitue la principale source de financement des talibans, qui contrôlent aussi les voies de sortie de la drogue du pays et celles d'entrée pour leur armement et leurs combattants. Course contre la montre, Obama, pressé par son opinion et la défection en cascade de ses partenaires dans cette guerre en Afghanistan, a promis de quitter le pays en 2011.