Les Etats-Unis se sont montrés optimistes jeudi sur les chances de parvenir à un accord sur une résolution contre l'Irak la semaine prochaine, alors que Paris réaffirmait son opposition à tout recours automatique à la force. Le chef de la diplomatie américaine Colin Powell s'est entretenu jeudi au téléphone avec ses homologues français Dominique de Villepin et russe Igor Ivanov, dont les pays sont les plus réservés vis-à-vis d'un projet de texte présenté par les Etats-Unis. Les dernières discussions sur ce sujet ont été "constructives" et les "divergences se réduisent", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher. "Nous nous attendons à ce que des décisions soient prises dans un délai d'une semaine environ", a-t-il ajouté. Le porte-parole américain a souligné que les Etats-Unis avaient tenu compte des remarques de leurs partenaires, mais a rappelé qu'ils n'entendaient pas reculer sur plusieurs points. "Il doit être fait mention clairement que l'Irak ne s'est pas conformé (à de précédentes obligations), il doit y avoir un régime dur d'inspections et il doit y avoir des conséquences en cas de nouvelles violations par l'Irak", a-t-il déclaré. Plus tôt jeudi à Londres, un responsable gouvernemental avait indiqué sous le couvert de l'anonymat qu'une formule de compromis entre les cinq Etats permanents du Conseil de sécurité prévoyait de menacer l'Irak de "sérieuses conséquences" en cas d'entrave aux inspections, mais qu'il n'y aurait pas d'automaticité dans un usage éventuel de la force. Les milieux diplomatiques britanniques ont évoqué une démarche dite "un pas et demi": il y aurait bien deux réunions du Conseil de sécurité, mais Washington et Londres ne s'estimeraient pas forcément liés par un vote lors de la deuxième réunion.