RESUME : Samia raconte en détail à sa fille les raisons de sa séparation avec son père. Elle n'omettra pas d'insister sur le fait qu'elle pensait bien agir. La jeune fille est bouleversée… 72eme partie Maya pleura comme elle ne l'avait jamais fait. Elle saisissait enfin l'ampleur de la situation et ressentait au fond d'elle-même ce grand amour que ses parents avaient en commun. Elle relève sa tête et se mouche, tandis que Samia essuyait ses joues avec un mouchoir. - C'est fini Maya. Arrête donc de pleurer autant. Pourras-tu pardonner un jour mon geste ? - Te pardonner ? Maya avait sursauté. - Te pardonner, mère ? Mais tu n'y penses donc pas. C'est par amour que tu as pris la décision de t'éloigner de mon père. Tu a cru bien faire. - Mais je t'ai éloignée de lui aussi. Et tu n'y étais pour rien. Je n'avais pas le droit de vous séparer tous les deux. Tu es sa fille Maya. - Oui, mais je suis ta fille aussi et tu as estimé que pour que mon père consente à se remarier, il fallait m'éloigner. - Tu as compris, ma chérie. Samia serre sa fille dans ses bras. - Je crois qu'il est temps pour nous deux de renouer avec le bled et la famille. - Je ne cesse de te demander quand partirons-nous ? - Dès que j'aurais réglé certaines affaires. Je crois que je vais transférer tous mes biens. Entre-temps, tu pourras toujours t'inscrire à l'université. Heu… tu ne m'as toujours pas dévoilé ton choix quant à tes études supérieures. Maya sourit. - J'ai longtemps hésité à prendre une décision, mais maintenant je sais ce que je vais choisir. Ton récit n'a fait que m'inciter davantage. - Que vas-tu donc choisir comme branche d'études ? - La médecine. - Ah, c'est un très bon choix. Et tu veux t'inscrire dans quelle faculté ? Maya garde le silence un moment avant de lancer sur un temps hésitant. - J'aimerais faire mes études dans une université de mon pays, si toutefois tu ne vois pas d'inconvénients. Samia regarde sa fille dans les yeux. - Mais pas du tout Maya. Je craignais seulement un dépaysement. - Un dépaysement dans mon propre pays ? - Oui, cela me paraît normal aussi étant donné que tu n'as plus remis les pieds au bled depuis ton jeune âge. Maya s'écrie : - Raison de plus, mère, pour renouer avec mon pays et les miens. J'ai entendu dire que nous avons d'éminents professeurs chez nous. Que demander de plus qu'entamer de bonnes études dans une université de mon pays. - À ta guise, Maya. Je vais de ce pas entamer des procédures dès demain pour le transfert de nos biens au pays. C'est la famille qui en sera heureuse. Et… et surtout ton père. - Je brûle d'envie de le rencontrer et de le connaître. - Lui aussi à ne pas douter. - Euh… Maman, comment était-il papa ? - Bel homme… - Cela, je le sais, j'ai vu ses photos. Mais je parle de son caractère. - Ton père était bon, généreux, aimant, affectueux et avait une forte personnalité. En somme, les qualités requises pour plaire à la plus réticente des femmes. Maya hoche la tête. Elle comprenait de plus en plus le courage et le sacrifice de sa mère. Quelques jours passent. Prise dans les préparatifs de son départ et les multiples démarches à entreprendre, Samia ne voyait pas le temps passer. Elle avait prévenu sa famille de sa rentrée définitive au bled, mais hésitait à en informer Djamel. Après un temps de réflexion, elle décida de n'en rien faire. Maya se chargera d'aller lui rendre visite dès qu'elles seront installées au pays. Y. H. (À suivre)