RéSUMé : Maya n'explique pas pourquoi. Personne ne peut lui arracher le terrible secret qu'elle terre en son cœur. Elle et Hakim s'écrivaient régulièrement. Elle lui ment sur ses études, sur ses amis. Elle veut le rassurer… 27eme partie Il ne pouvait pas se douter qu'elle s'était enfermée dans une prison de silence qui n'a ni mur ni cellule, d'où elle ne pourra sortir qu'en extériorisant ce drame qu'elle a vécu et qu'elle garde à l'intérieur de peur qu'il ne soit découvert. Elle ne voulait pas que les gens parlent de nouveau sur eux. Elle en avait assez entendu. C'est pourquoi elle s'est retirée dans sa prison pour que personne ne puisse l'approcher et la blesser. Elle avait assez souffert. Elle voulait du repos, fermer les yeux et tout oublier. Mais comment cela pourrait être le cas quand elle sait que Fateh est toujours dans les environs ? Qu'il demande après elle ? Comme pour mieux se rapprocher. Maya était prête à subir n'importe quel supplice sauf de l'avoir en face. Sinon elle ne répondra de rien. “Dans la vie, il y a toujours un moment où tout rentre dans l'ordre.” La vue de Maya se mouille de larmes tout en portant la lettre écrite par son frère à son cœur. Elle a mal, à cause d'elle, il a été incarcéré pour plusieurs mois. Elle pleure parce que les mots l'ont pénétrée, dans cette autre plaie qu'elle cache en elle. Hakim sait qu'elle se sent coupable et responsable de son incarcération. Dans chacune de ses lettres, il essaie de la rassurer et lui rappelle que c'est lui qui a décidé. Elle n'a rien à se reprocher. Le retour de Hakim à la liberté vient rapidement. Maya l'appréhende car il allait découvrir qu'elle lui avait menti. Comme elle le découvre, il sait. Dès qu'il entre et qu'elle se précipite dans ses bras, il lui fait remarquer : - Apparemment, je n'ai pas été le seul à aller en prison ! - Je te demande pardon, Hakim, sanglote-t-elle sous les regards émus et larmoyants de ses grands-parents et de ses oncles. Je n'aurais pas dû. Hakim, qui avait maigri et pâli, rougit un peu et serre très fort Maya comme pour étouffer ses sanglots. - Tu n'as rien fait de mal, lui dit-il. Mais ne me déçois pas. Il faut tout comme moi que tu retrouves la liberté ! Et il faut que tu saches, peut-être que ces nouvelles vont t'influencer ? Maya sent son cœur se serrer et s'écarte de son frère pour mieux le regarder. - Notre bienveillant oncle est parti à l'étranger, il y a deux jours. Il ne reviendra plus, maintenant qu'il me sait libre ! Maya se sent toute légère comme soulagée d'un poids. Ainsi, son frère ne risque pas de tomber sur Fateh. Elle a tellement eu peur que cela arrive un jour et que Fateh lui dise tout. Elle ne veut pas que Hakim sache. Il a assez souffert pour elle. A. K. (À suivre)