Les habitants de la capitale des Hamadites ont été surpris de voir, avant-hier, en milieu de matinée, les rideaux des commerçants baissés alors qu'ils étaient ouverts quelques heures auparavant. Cet arrêt spontané est survenu au moment où des agents des douanes s'affairaient à contrôler les prix. Les commerçants ont préféré, a-t-on appris auprès du bureau local de la Chambre de commerce et d'artisanat de Béjaïa, baisser le rideau plutôt que de devoir exhiber, eux les détaillants, des factures de leurs marchandises, achetées auprès de grossistes qui ne s'embarrassent pas de ce genre de détails. “Ils viennent contrôler de petits commerçants alors que la marchandise est rentrée le plus normalement du monde des ports et aéroports”, a-t-on dénoncé. C'est tout de même aberrant, a-t-on poursuivi, “on ne contrôle pas en amont des marchandises qui se vendent sans facture au niveau de grandes places et on vérifie, en aval, de petits commerçants desquels on exige des factures d'achat”. Notre source au niveau de la Chambre de commerce et d'artisanat n'a pas manqué d'évoquer un autre contrôle que les adhérents de l'UGCA à Béjaïa gardent en mémoire : c'est celui dont ils ont été l'objet le 7 mars 2001 que des gendarmes qui ont effectué, l'arme en bandoulière. Plus d'un mois plus tard, les événements de Kabylie ont éclaté avec le bilan que l'on sait.