Le collectif “La journée sans immigrés : 24 heures sans nous” organisera le 1er mars une grande journée de mobilisation afin de démontrer aux autorités françaises que les immigrés sont indispensables au bon fonctionnement de la machine économique. Selon Nadir Dendoune, porte-parole du collectif, l'initiative vise à “mettre en relief la valeur de l'apport de tous à la prospérité générale”. La veille, un concert de soutien au Cabaret Sauvage précédera le rassemblement du 1er mars. La date a été choisie par les organisateurs pour faire un clin d'œil au 1er mars 2005 et à l'entrée en vigueur du “Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile” (Ceseda) plus connu sous le nom de “code des étrangers”. Ce dernier instaure le concept d'immigration choisie en fonction des besoins économiques français, une vision utilitariste rejetée par bon nombre de citoyens. Le manifeste du collectif expose clairement les causes de l'initiative. “Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peau, immigrés, descendants d'immigrés, citoyens conscients de l'apport essentiel de l'immigration à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants”. Constitué en septembre 2009, le collectif veut répliquer aux propos du ministre Brice Hortefeux tenus avec un jeune militant d'origine maghrébine. “Quand il y en a un ça va, c'est quand il y en a beaucoup que ça pose problème”. Selon une enquête de France Info, près de 63,1% des Français jugent le débat sur l'identité nationale “peu constructif et nombre d'entre eux déplorent la stigmatisation des populations immigrées”. Aussi, le collectif a même été jusqu'à envoyer une lettre au président Sarkozy, qui en tant que fils d'immigrés hongrois, est invité “à ne pas travailler et ne pas consommer ce jour-là”. Néanmoins conscient des difficultés que représente l'organisation d'une telle journée, le collectif “La journée sans immigrés : 24h sans nous” a déjà entamé des négociations avec les instances syndicales tout en se revendiquant apolitique. L'initiative a fait son chemin, puisqu'en Italie un collectif similaire s'est mis en place, où les dérives racistes sont légion avec son cortège de violences à l'encontre des immigrés, précise le collectif. Selon l'INSEE, près de 5 millions d'immigrés vivent sur le territoire français et rien n'augure de bon si la France se privait un jour de ses immigrés.