Hier, à Paris, le collectif “24 heures sans nous” a rassemblé quelques centaines de personnes, place de l'Hôtel de ville et a décrété “Journée sans immigrés” appelant à ne pas consommer ni travailler afin de démontrer la nécessité et l'indispensabilité des immigrés en France, et aussi pour exprimer le ras-le-bol de la stigmatisation. La manifestation, organisée sur le parvis de la mairie de Paris, a drainé une foule immense de travailleurs immigrés, des sans-papiers et d'innombrables citoyens présents par solidarité à l'idée de “boycott symbolique” de l'économie, soutenue par la Cimade, France Terre d'Asile, Réseau Education sans Frontières, ou encore l'Association des travailleurs portugais en France. Quelques syndicats comme la CFDT et la FSU ont apporté aussi leur soutien à la manifestation. Selon Nadir Dendoune, c'est aussi une occasion de répliquer aux propos tenus par Brice Hortefeux avec un jeune militant d'origine maghrébine à l'université d'été de l'UMP disant : “ Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en beaucoup, qu'il y a des problèmes”. Le porte-parole du collectif Journée sans immigrés nous a indiqué que “c'est à titre symbolique que nous avons organisé cette manifestation que nous préparions depuis 6 mois, que beaucoup d'autres pays européens organisent maintenant. D'ailleurs, un collectif allemand est parmi nous aujourd'hui pour nous exprimer son soutien. Aussi, ce genre de manifestation se banalisant aujourd'hui, l'initiative n'est ni de gauche ni de droite. Elle est là pour vilipender cette parole qui discrimine, pour nettoyer ce climat malsain”. Nadir Dendoune estime que “une réussite dans un monde fait de discriminations, qui élève des barrières contre des personnes différentes”. Et d'ajouter : “Avant tout une action qui vise à réhabiliter l'image de l'immigré et rendre hommage à la force de travail de l'immigré.” La journée de mobilisation a été largement suivie à travers plusieurs métropoles de France (Marseille, Lyon, Rennes, Amiens, etc.). Une forte présence médiatique est constatée sur place. Un discret cordon de sécurité a encadré le rassemblement. Nadia Lamarkbi, présidente du collectif 24 heures sans nous a été très sollicitée par les médias, expliquant que la date du 1er mars marque le 5e anniversaire de l'entrée en vigueur du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda), instaurant une immigration “choisie” sur des critères économiques. Nous avons noté, par ailleurs, que dans les quartiers à forte concentration de population immigrée, à l'image du quartier de Barbès et dans bien d'autres aussi, l'activité commerciale s'est déroulée de façon normale.