Cette importante action intervient quinze jours après celle menée par les mêmes éléments du GGF et les éléments de l'ANP dans le désert de Hassi Khebi, à Béchar. Dix-huit quintaux et quarante-cinq kilos de cannabis avaient été récupérés après un échange de tirs. Les convoyeurs marocains de drogue, qui activent pour le compte de cartels internationaux basés en Europe et au Moyen-Orient, viennent de subir un énième échec, et quel échec, dans le désert de Béchar. Selon des informations sûres, les gendarmes du Groupement des gardes-frontières (GGF) et troupes de l'Armée nationale populaire (ANP) de cette zone, aguerris dans la lutte contre les stupéfiants dans ses sévères reliefs, ont réussi une belle opération de saisie de kif traité, des armes de guerre, comme des fusils mitrailleurs (FM-PK) et autres jumelles, mais aussi des plants d'opium. Affaire saillante en ce début de l'année 2010, après la saisie de 18,45 quintaux de la même substance, il y a quinze jours à Hassi Khebi, les GGF et l'Armée viennent de marquer d'autres points dans la lutte contre la drogue. En effet, hier, aux environs de 1h 30 du matin, les services de sécurité, en embuscade à 20 km au sud de Hassi Zeghdou, ont tenté d'intercepter trois véhicules de marque Toyota Station en provenance du territoire du royaume chérifien. Bénéficiant, sans l'ombre d'un doute de l'aide des gardiens du Makhzen, les narcotrafiquants ont foncé droit dans le désert, refusant, du coup, d'obtempérer aux tirs de sommation des services de sécurité algériens en poste avancé. Après des tirs nourris, les trois véhicules ont été immobilisés sur-le-champ. Deux convoyeurs touchés par les gendarmes et les militaires, et présentant des blessures diverses, ont été interpellés alors que leurs acolytes ont réussi à prendre la fuite à pied à la faveur de l'obscurité vers le Maroc. Mais ce n'était pas fini, puisqu'un troisième véhicule, également de marque Toyota Station, a été intercepté après une vaste opération de recherches enclenchée par les services de sécurité. Là aussi, et devant le dispositif important déployé, les autres convoyeurs ont réussi à prendre la fuite abandonnant et le véhicule et la marchandise. Bilan de l'opération : 8 tonnes et 124 kg de résine de cannabis saisis, 1 fusil mitrailleur, 1 pistolet mitrailleur, 1 appareil GPS, 1 téléphone satellitaire de marque Thuraya et une paire de jumelles récupérés lors de cette grande opération menée avec succès par le GGF de Béchar et l'Armée. À l'heure où nous mettons sous presse, les services de sécurité poursuivent les recherches sur la bande frontalière algéro-marocaine pour passer au peigne fin l'axe Hassi Zeghdou-Hassi Khebi jusqu'aux postes avancés. L'intervention musclée des services de sécurité aux frontières enregistre de plus en plus de résultats et freine les grands réseaux internationaux qui veulent faire de l'Algérie un pays de transit par excellence. Deux heures plus tard, soit à 3h, une autre offensive a été menée à Tabelbella, dans le Grand-Béchar. Les gendarmes, qui ont agi sur des renseignements précieux, ont mobilisé un important dispositif, dont les éléments de deux sections du 32e Groupement d'intervention et de réserve (GIR) et des élites de la Section de sécurité et d'intervention (SSI) du groupement de Béchar, pour mener cette opération dans le champ agricole du dénommé F. B. (68 ans). Un champ situé à 4 km à l'ouest de Tabelbella où pas moins de 700 plants d'opium ont été récupérés. Selon nos informations, les investigations se poursuivent dans la région, notamment pour identifier la provenance de ces plants et les complicités dont jouissait ce “narco-agriculteur”. Une chose est sûre, d'autres champs pourraient faire l'objet de fouille sachant que la période est propice pour cultiver ce genre de plants dans le Grand-Sud qui vit ses derniers moments d'hiver pluvieux. Le travail d'investigation et l'occupation du terrain par les services de sécurité, Gendarmerie et Armée, rendent difficile la tâche aux narcotrafiquants et aux barons internationaux de la drogue qui recourent à des moyens ultramodernes pour le convoyage des stupéfiants, mais aussi pour tenter de cultiver l'opium sur le sol algérien. Signalons, enfin, que cette opération porte à plus 11 tonnes le kif traité récupéré depuis le début de l'année en cours par les GGF et l'Armée.