Quatre mois après, les habitants du quartier de Diar Echems, à quelques centaines de mètres de la Présidence, renouent avec les émeutes. Ils sont ainsi revenus à la charge le dernier jour de février “pour montrer aux autorités que les délais ont expiré”, comme nous l'a affirmé un jeune rencontré sur place. Des délais en relation avec les promesses des pouvoirs publics données en octobre dernier de reloger les familles du quartier. “Au début, on nous avait promis d'être relogés vers la fin décembre, après ils ont opté pour la fin février, maintenant, on a décidé de reprendre les émeutes pour les mettre devant le fait accompli”, criait avec colère un jeune d'une vingtaine d'années, entouré de plusieurs adolescents. Tout a commencé vers 14h quand des dizaines d'émeutiers ont bloqué la route avec des pierres et des madriers. Ils se sont aussi attaqués aux deux abribus au-dessous du quartier. Tout de suite après, les services de sécurité ont quadrillé les lieux. Des dizaines de fourgons de police antiémeutes se sont déployés. Cependant, ils se sont contentés de rester à l'écart, évitant tout affrontement direct. Des officiers avaient décidé de prendre contact avec les représentants des habitants. Au même moment, les jeunes, sur les hauteurs de la rue reliant les Annassers à Bir-Mourad-Raïs, bombardaient les rares voitures qui s'aventuraient à passer par là, avec de grosses pierres. La situation est restée telle quelle jusqu'à 17h. Après s'être mis d'accord avec les officiers de la police pour “libérer” la route, les représentants des habitants se sont mis à enlever les pierres et autres madriers. Malgré cela, quelques “récalcitrants” ont continué à jeter des pierres sur les voitures qui passaient. Il y a eu même quelques cocktails Molotov lancés, heureusement sans toucher les passants ou les véhicules. À l'heure où nous mettons sous presse, aucun blessé n'était signalé mais la tension restait très vive. Les premières émeutes avaient éclaté en octobre dernier pour des raisons liées à un problème de relogement. Les habitants avaient dénoncé leurs conditions de vie dans cette “cité-bidonville”.