Sidi Fredj était un saint homme connu pour sa sagesse et sa bonté. Il vivait non loin des rivages et des criques baptisés de son nom : Sidi Fredj, sur le littoral ouest d'Alger. Par un après-midi ensoleillé, le saint homme s'était assoupi. C'est alors qu'un navire espagnol accosta près de la plage. Le capitaine et ses hommes mirent pied à terre pour s'approvisionner en eau. En découvrant le marabout, le capitaine décida de le capturer pour le vendre comme esclave en Espagne. Il ordonna à ses hommes de s'emparer du prisonnier et de le jeter dans le bateau. Mais au moment de mettre les voiles, un étrange incident se produisit. Le navire s'immobilisa complètement. Les bras et les yeux levés au ciel, Sidi Fredj, affichant un air serein, récitait des versets coraniques. Le capitaine resta interdit devant le pouvoir surnaturel de son prisonnier. Il s'agenouilla devant lui pour lui demander pardon et prit aussitôt une grande décision : celle de se convertir à l'Islam et de vivre aux côtés du saint homme. On raconte que bien des années après, lorsque la mort vint toquer à sa porte, le capitaine espagnol fut enterré à côté de celui qui est devenu son ami. Une kobba a abrité les dépouilles des deux hommes jusqu'au débarquement des troupes françaises du général de Bourmont le 14 juin 1830. En 1847, les restes de Sidi Fredj et de son compagnon furent transférés dans un cimetière de Staouéli. NADIA AREZKI [email protected]