Pourquoi et comment l'image des femmes, véhiculée par les médias, ne correspond pas toujours à leur véritable place dans la société ? Telle est la question posée par les différents participants à la conférence sur “l'image de la femme dans les médias” organisée jeudi dernier par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine au Conseil de la nation. Plusieurs thèmes ont été abordés à l'occasion, à savoir la femme algérienne et la politique d'autonomisation, genre et média, regard d'une parlementaire sur l'image de la femme dans les médias, sciences, genre et société (les enjeux de la médiatisation), les médias et le façonnement de l'opinion publique et l'approche analytique de la situation de la femme dans les médias “Quelle est l'image réelle de la femme en Algérie ? Quelle est celle donnée par les médias ? Malgré la volonté des pouvoirs publics par la promotion de ses droits et l'élaboration d'une stratégie nationale pour sa promotion et son intégration dans la société, l'image de la femme algérienne est restée au stade stéréotype”, est le constat fait par Mme Zohra Drif Bitat, vice-présidente du Conseil de la nation lors de son allocution d'ouverture de la conférence. Des propos confirmés par la ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaffer, qui donnera d'abord les grandes lignes de la stratégie nationale pour la promotion de la femme. “Si la femme a pu accéder aux postes de ministre, ambassadrice, sénatrice, députée (37 en 2010), wali, magistrate, présidente des cours de justice, recteur, des cadres aux postes de responsabilité au sein du gouvernement et dans l'administration centrale, son image réelle dans les médias n'est pas suffisamment valorisée aux niveaux national et international. Il est important, aujourd'hui, de lui accorder son droit à la couverture médiatique et lui donner plus de moyens d'accompagnement qui lui permettront de travailler et d'assumer son rôle de mère de famille”, dit-elle. Pour Mme Ben Badis Fawzia, membre du Conseil de la nation, “ces images stéréotypées, qui s'inscrivent dans l'inconscient collectif, contribuent à figer la place des hommes et des femmes dans la société et à freiner l'élan vital pour la constitution des identités de chacun”. Elle soulignera aussi que le concept de la promotion de la femme et encore plus celui de l'égalité des sexes se heurtent à une résistance socioculturelle aussi profonde que diverse.