Malgré l'instruction de Belkhadem sur les modalités de l'élection des délégués au 9e congrès du FLN, le désordre semble régner encore dans plusieurs wilayas. Crainte exprimée lors de l'adoption de l'instruction par de nombreux cadres du conseil national qui ont relevé que d'autres orientations avaient déjà été omises par les nouveaux coordinateurs de wilaya. Il s'agit toutefois pour le FLN de relever le défi de tenir un congrès pour réunifier les rangs, sans exclusion, pour revenir au-devant de la scène. Surtout que le parti a beaucoup reculé lors des dernières échéances électorales alors que l'ordre promis lors du 8e congrès bis n'est toujours pas rétabli. Entre les deux congrès, le fossé entre les deux ailes du parti s'est davantage creusé à cause du zèle des nouveaux locataires des mouhafadate en rentrant en affrontement avec les militants considérés hostiles à la nouvelle équipe dirigeante et sa démarche. Dissensions, fronde, désobéissance et trouble ont caractérisé la vie du FLN ces cinq dernières années qui s'achèvent avec une forte suspicion d'achat des voix lors du renouvellement de la moitié du Sénat. M. Belkhadem n'a d'ailleurs pas manqué de dénoncer cette pratique ainsi que l'indiscipline des élus-électeurs. Après cet intermède marqué principalement par l'option des “redresseurs” pour une direction collégiale du parti, cette structure a vite fait de montrer ses limites : elle n'a apporté aucune efficacité hormis peut-être celle de mettre out les militants fidèles à M. Benflis. Sauf que ces derniers demeurent présents et actifs sur le terrain. M. Belkhadem s'est attaché à contenir la colère de ces derniers en les invitant à accepter la sanction de l'urne pour les délégations au congrès, allant jusqu'à sacrifier son quota pour les contestataires alors que la véritable bataille s'annonce ailleurs, autour des sièges du comité central, instance, au même titre que le bureau politique et le poste de secrétaire général, qui sera de retour. Pour autant, la bataille n'est pas gagnée. Et les énergies sont dépensées dans le colmatage formel, le parti étant mis sous la coupe et à la disposition exclusive du président Bouteflika. Il est prévu dans les résolutions du 9e congrès de reproposer la présidence du parti à Bouteflika, ce qui va soulager le FLN du poids de l'élaboration d'un programme politique, celui-ci devant être inspiré de celui du Président. L'inconvénient est que le parti va s'enfermer dans sa propre stratégie de soumission et perdre encore, à coup sûr, de son autonomie et partant une part de son identité même s'il pourra sauver la face en s'accrochant aux symboliques de l'histoire. Après la charte et le message du 1er Novembre, le FLN vient de s'offrir une autre date, le 19 mars, date du cessez-le-feu, en ouverture de son congrès.