La composante de la structure chargée de l'organisation du Congrès continue d'attiser les feux de la discorde entre “légalistes” et “redresseurs”. La foire d'empoigne continue au FLN. De profonds désaccords ont, en effet, éclaté entre les deux tendances du parti (redresseurs et légalistes), censées pourtant s'être réconciliées depuis la mise sur pied, le 5 juin dernier, de la commission nationale de préparation du VIIIe congrès bis. À l'origine de ces désaccords, la désignation, par Abdelaziz Belkhadem, samedi dernier, d'une structure, constituée de 48 membres, chargée de superviser la préparation du VIIIe congrès bis du parti au niveau des wilayas. Il est retenu deux griefs contre Belkhadem intervenant en sa qualité de président de la commission nationale de préparation du congrès. D'une part, l'absence de concertation avec la direction provisoire du parti, chargée de la gestion des affaires courantes et, d'autre part, le fait que la quasi-totalité des 48 membres désignés appartiennent au mouvement dit de “redressement”. Il lui est reproché l'exclusion de cette structure, des militants FLN dont des députés, se recrutant dans les rangs des “légalistes”. D'où la fronde et le mécontentement. Abdelkrim Abada, président de la direction provisoire du parti dénonce haut et fort, à ce propos, la mise sur pied de la commission des 48. “Je ne comprends pas comment une telle structure a été installée de façon individuelle et sans qu'on soit associé à la prise de décision. Son installation intervient avant même la tenue de la réunion de la commission nationale de préparation du congrès pour l'adoption des projets de texte qui doit, normalement, la précéder”, regrette-t-il avant de trancher : “Au FLN, nous ne reconnaissons pas cette commission des 48 !” La constitution de cette commission des 48 représente, de l'avis de Abada, “une manœuvre politique”. Joignant la parole à l'acte, Abdelkrim Abada vient de rendre public une instruction écrite en direction des mouhafadhs du parti pour leur défendre “de recevoir les 48 membres désignés”. L'indignation de Abada est par ailleurs largement partagée par les députés du parti. “La colère gronde au groupe parlementaire du FLN”, relève un député du parti. Selon lui, les parlementaires du FLN ne comprennent pas les raisons de leur marginalisation alors que Belkhadem “nous a sollicités pour faire un travail de sensibilisation au niveau des wilayas autour de la nécessité de l'unification des rangs en prévision du congrès”. “Plusieurs d'entre nous ont fait des assemblées générales au niveau des wilayas suite à l'instruction de Belkhadem pour se retrouver maintenant écartés, c'est totalement inimaginable.” Cette contestation a, semble-t-il, fait reculer Belkhadem. Selon Abdelkrim Abada “Belkhadem a gelé la liste des 48 membres, puisqu'elle n'a pas été discutée au préalable” explique-t-il. Plus fondamentalement, ce qui dérange dans la démarche de Belkhadem c'est l'enjeu que représente la commission des 48 dans la préparation du congrès bis. Ses membres seront, en effet, chargés de mettre sur pied les commissions de wilaya pour la préparation du congrès, lesquelles auront pour tâche d'élire les congressistes. L'identité des congressistes est, par ailleurs, capitale pour l'avenir du FLN. Notamment l'élection du comité central et la désignation du futur secrétaire général du parti. Mais les turbulences qui secouent actuellement le FLN sont-elles propices à la tenue du congrès ? À suivre. N. M.