L'avantage du Premier ministre est qu'il connaît sur le bout des doigts les dossiers et qu'il n'oppose de fin de non-recevoir que lorsqu'elle est motivée, c'est-à-dire quand l'objet de la requête dépasse ses prérogatives constitution-nelles. Quand le secrétaire général du RND est annoncé pour un point de presse, les confrères savent que sous ce couvert, il y a aussi la casquette de Premier ministre et que c'est l'occasion ou jamais de poser les questions, celles de l'heure, en attente d'un éclairage. Cette fois-ci encore, il n'a pas failli à la tradition et, avec lucidité, il a répondu à la presse. D'entrée, il a relevé que le jeu dont on ne respecte pas les règles est malsain et le fait de faire cavalier seul dans un combat sans issue ne mène qu'à une impasse. Il vise le FLN suite à la proposition de ses députés à voter une loi pour criminaliser le colonialisme, cinquante ans après l'Indépendance, et plus de cinq ans après la promulgation en France de la loi du 23 février 2005, portant sur les “bienfaits” de la colonisation. Le but d'une telle initiative serait-il de complaire à une partie de ses militants qui en font une condition pour ne pas perturber les travaux du prochain congrès du FLN ? Simple question. Simple supputation. Quoi qu'il en soit, il y a de l'eau dans le gaz au sein de la majorité présidentielle. Entre ceux qui ne sont pas au quotidien dans la gestion des dossiers et ceux qui font risette, en montrant du doigt le locataire du Palais du gouvernement. L'avantage du Premier ministre est qu'il connaît sur le bout des doigts les dossiers et qu'il n'oppose de fin de non-recevoir que lorsqu'elle est motivée, c'est-à-dire quand l'objet de la requête dépasse ses prérogatives constitutionnelles. Il rappelle que si des décisions impopulaires lui sont imputées, il les assume en tout état de cause, avec responsabilité et “en toute liberté”. Il y a quelques années, on s'en rappelle, lors des ponctions sur les salaires des fonctionnaires, il avait ironisé en disant que si les décisions impopulaires qu'il a prises, pour le bien du plus grand nombre, étaient autant de médailles, il serait maréchal. Le parler vrai dérange, mais il y a aussi cette autre réalité que les citoyens, en quête d'une main tendue ou d'une oreille attentive, ne trouvent en face d'eux que les forces de l'ordre, devenues, par la force des choses et en l'absence sidérale de vis-à-vis, leur seul interlocuteur. O. A. [email protected]