Fini le temps où le client se faisait très discret pour demander un préservatif, du bout des lèvres, à son pharmacien. Internet, la parabole et les TIC ont révolutionné l'utilisation du préservatif. Appelé “contraception mécanique”, le préservatif est devenu presque un médicament pour certains. Eviter la consommation abusive de la pilule (qui a déjà 46 ans d'existence) et ses effets secondaires ont permis une plus large diffusion des bienfaits de ce petit bout de caoutchouc. À 10 dinars/pièce, la demande des préservatifs a triplé, selon les déclarations de plusieurs pharmaciens. “D'habitude, je vends, en moyenne, 50 pièces par semaine, mais depuis janvier 2010, le nombre vendu dépasse les 150 pièces par semaine”, affirme Salim, pharmacien, avant d'ajouter : “Femmes mariées, pères de famille, jeunes hommes et jeunes femmes viennent acheter normalement des préservatifs. Non, non, il n'y a pas une catégorie précise de clients et je ne demande pas leur situation familiale. Sachant qu'elle est la première concernée, la femme vient librement acheter des préservatifs et rien de curieux à ça.” Même constat chez deux autres pharmacies. La demande augmente et les tabous font partie du passé ou presque. Le plus surprenant est la demande croissante, au niveau des pharmacies des localités rurales de la wilaya d'Oran, qui connaissent une amélioration certaine dans la vente des préservatifs. Si un grand nombre de médecins incombe cette hausse de la contraception mécanique à la vulgarisation de la protection menée par le ministère de la Santé, les moyens de communication et le sida ont, de leur part, complètement révolutionné le comportement des personnes vis-à-vis du préservatif. Cependant, un pharmacien n'a pas hésité à soulever l'insuffisance de la pilule, ces derniers mois (protection hormonale), au niveau des pharmacies, ce qui a poussé les clients concernés à prendre des préservatifs pour éviter des grossesses non désirées ou pour éviter aussi les maladies transmissibles. En paquet de trois ou de six, les préservatifs sont à la portée des clients sans contrainte aucune. “Non, il n'y a aucune recommandation pour le client. La vente est libre. Il faut savoir qu'il s'agit d'un moyen de protection et non pas d'un produit nocif pour la santé”, précise notre interlocuteur.