Le secrétaire général de l'ONU est sceptique quant à une solution au conflit du Sahara occidental, comme l'indique le contenu de son rapport remis à l'organe exécutif onusien, dans lequel il déplore notamment la dégradation de la situation des droits de l'homme et somme les deux parties de collaborer sans conditions préalables. Sauf changement de dernière minute, le Conseil de sécurité des Nations unies renouvellera le mandat de la Minurso à son expiration le 30 avril et demandera la reprise des négociations entre le Maroc et le Front Polisario sans conditions, comme le recommande le rapport remis mercredi dernier par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, sur la situation du Sahara occidental. Le patron de l'ONU a abouti à la conclusion que les négociations entre les parties marocaine et sahraouie sont toujours au point mort. Dans son document rédigé sur la base des rapports fournis par son envoyé personnel, l'Américain Christopher Ross, et le responsable de la Minurso, l'Egyptien Hany Abdelaziz, Ban Ki-moon estime qu'il ne fait aucun doute que le Maroc et le Polisario ne sont pas près de s'entendre. Le secrétaire général de l'ONU s'est montré particulièrement inquiet sur la situation des droits de l'homme en affirmant devant les membres du Conseil de sécurité : “Je suis préoccupé par la situation, du point de vue des droits humains. Les deux camps s'accusent mutuellement… et chacun réfute les accusations proférées contre lui… ”. Il est parvenu à la conclusion qu'aucune des deux parties ne serait disposée à faire de concessions à l'autre. Pire, le premier responsable des Nations unies est convaincu que la situation ne devrait pas évoluer dans un avenir proche. Devant cette situation de blocage, Ban Ki-moon propose une prolongation d'un an du mandat de la Minurso, car le présent mandat arrive à échéance le 30 avril 2010. Par ailleurs, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a réitéré son appel à la communauté internationale à intervenir “rapidement” auprès de l'Etat marocain pour mettre fin à la “mort lente” des prisonniers politiques sahraouis. “Nous rappelons à la communauté internationale qu'elle doit assumer son entière responsabilité, le plus rapidement possible, et avant qu'il ne soit trop tard, pour remédier à cette injustice flagrante et cette grave violation des droits de l'homme, et intervenir auprès de l'Etat du Maroc pour mettre fin à cette mort lente des prisonniers politiques sahraouis”, a-t-il déclaré. Il souligne que l'intervention d'urgence de toutes les organisations et organismes concernés par les droits de l'homme dans le monde est devenue une “nécessité impérieuse” pour “éviter une catastrophe imminente et un crime odieux que le gouvernement marocain s'apprête à commettre, contre les militants des droits de l'homme et prisonniers d'opinion qui défendent les idéaux et les valeurs d'humanité, de justice, de liberté et de dignité”. Dans le même ordre d'idées, la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haïdar, a appelé le président permanent de l'UE, Herman Van Rompuy, à intervenir de “manière urgente” auprès du Maroc pour qu'il respecte les exigences européennes en matière de droits de l'homme, et éviter ainsi la mort des six prisonniers de conscience sahraouis, en grève de la faim. “Je sollicite votre urgente intervention afin d'amener le Maroc à respecter l'application des clauses exigées par l'Union européenne concernant le respect des droits de l'homme et réaffirmées par vous-même lors du sommet UE-Maroc de Grenade”, souligne Mme Haïdar dans une lettre qu'elle lui a adressée, car estimant qu'il s'agit “d'éviter, le plus rapidement possible, un dénouement tragique de la situation des six défenseurs sahraouis des droits de l'homme détenus dans la prison de Salé”.