Bien que plusieurs campagnes publicitaires et de sensibilisation sur le nouveau mode de paiement et de liquidation aient été faites par Algérie Poste, le citoyen continue à souffrir le martyre pour percevoir sa mensualité. Une virée dans les différents bureaux de poste du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset nous a suffi pour faire cet atterrant constat. Un spectacle, on ne peut plus désolant s'offre à nos yeux. Dans un climat suffocant, les gens font désespérément la queue en attendant que la connexion au réseau principal soit rétablie pour mettre en marche le système qui, en raison de ses récurrentes pannes, accentue l'ire des citoyens, particulièrement les fonctionnaires contraints d'avoir à chaque fois une autorisation de sortie signée par leur responsable hiérarchique avec pour motif d'aller retirer leur paie. Malheureusement et après une lassante attente, ils reviennent bredouilles. Pourtant, presque tous les centres de paiement de ladite wilaya sont dotés de distributeurs externes où un simple usage de la carte magnétique suffit pour abréger ce calvaire et, par ricochet, libérer les voies d'aération à l'intérieur desdits bureaux. Mais ils ne fonctionnent pas et ne semblent servir que pour l'ornementation de façades externes de ces centres. Pis encore, on refuse d'avancer toute cause relative à ce problème qui rend indubitablement ce moderne moyen de paiement inutile, nonobstant les sommes non moins importantes dépensées pour le mettre en place. On ne sait plus à quel saint se vouer pour remédier à cet écueil qui ne fait que durer. Pour A. Ahmed, qui vient de faire le tour dans quatre bureaux de la ville dans l'espoir de trouver moins de monde et percevoir sa rémunération loin de l'assourdissant brouhaha provenant des queues, le problème incombe à l'inefficacité du mode organisationnel qui brille avec la médiocrité des services offerts dans ces centres, en enchaînant : “Toutefois, l'omerta affichée par les autorités locales sert d'approbation à toutes ces défaillances.” K. Kamel, rencontré à la poste de Sersouf, clame que “cela fait plusieurs jours que ce problème dure et aucune mesure n'est prise pour nous soulager de ce casse-tête. Je suis asthmatique et je ne peux pas tenir plus d'un quart d'heure à l'intérieur de ce centre où l'air est difficilement inhalable. D'habitude, je me sers de la carte magnétique pour retirer mon argent, mais là et comme vous le constatez, ce distributeur n'est mis en marche que pour signaler la panne”. Il ironise : “Il faut donc se pointer avant l'ouverture de la poste pour espérer se faire payer sans tracas. Néanmoins, désorganisation régnant, cela s'avère moins possible”. Même état de fait à la grande poste du centre-ville censée être une vitrine de la capitale de l'Ahaggar en fournissant les meilleurs services. “Céans, on ne respecte pas les gens”, fulmine un septuagénaire qui, devant une grappe humaine préoccupée surtout par le respect de la chaîne, n'a trouvé aucune oreille attentive à ses doléances. “À quoi sert donc ce distributeur ?” lance-t-il en direction des guichetiers qui n'ont trouvé de réponse que de hocher leur tête pour lui montrer qu'ils sont du même avis. En haussant le ton, on a fini par lui céder place, afin d'éviter de probables altercations.